LE DICTIONNAIRE DES ANGES



HRM-BUDICOANGE
29 €



Dictionnaire des Anges

Gustav Davidson


Le

Dictionnaire

des Anges


Le jardin des Livres

Paris


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A Dictionary of Angels

© Gustav Davidson, MCMLXIV,

© Le Jardin des Livres pour la traduction française


Editions Le jardin des Livres ®

14 rue de Naples PARIS 75008

Attachée de Presse : Mary Guillard

Tél : 01 44 09 08 78


ISBN 2-914569-38-6 EAN 8782-914569-385

Toute reproduction, même partielle par quelque pro­cédé que ce soit, est interdite sans autorisation préalable. Une copie par Xérographie, photographie, support magnétique, électro­nique ou autre constitue une contrefaçon passible des peines prévues par la loi du 11 mars 1957 et du 3 juillet 1995, sur la protection des droits d'auteur.



A la Recherche des Anges


Il y a quelques années, lorsque j'ai commencé à « collectionner » les anges comme passe-temps littéraire, c'était évidemment sans penser à les servir en tant qu'archiviste, en tant que biographe, et, pour finir, en tant que lexicographe.

Une telle idée ne me serait jamais venue à l'esprit si je n'avais pas réuni, au préalable, un nombre suffisant d'invités célestes, nécessaires à la composition d'un Dictionnaire.

J'ai d'abord pensé que les anges - avec un nom - se trouvaient tous dans la Bible. Mais je me suis vite rendu compte que c'était bien le dernier endroit où je devais les chercher. S'il est vrai que les anges sont assez souvent mentionnés dans l'Ancien et le Nouveau Testament, en revanche ils ne portent pas de nom, sauf dans deux ou trois cas. Quasiment tous les anges nommés dans cette compilation ont été empruntés à des sources extérieures aux Ecritures1.

Si les Evangiles synoptiques et les Epîtres de Paul sont depuis longtemps mes préférés parmi tous les livres du Nouveau Testament, le livre de l'Apocalypse m'a toujours particulièrement fasciné, principalement en raison de son imaginaire apocalyptique et de son lien avec les anges. Je le relis souvent. Et un jour, alors que je le feuilletais, mes yeux s'arrêtèrent sur le verset 2 du chapitre 8 :


« Et j'ai vu les sept anges qui se tiennent devant Dieu 

Et il leur fut donné sept trompettes ».


J'ai posé le livre et me suis demandé : qui sont ces sept anges qui se tiennent devant Dieu ? Un spécialiste de la Bible les a-t-il identifiés ? Sont-ils de l'ordre des Séraphins, des Chérubins, des Principautés ou des Puissances ? Est-ce que ce sont toujours les mêmes anges qui jouissent du privilège d'être au plus près du trône de Gloire ?

Et pourquoi sept ? Les sept planètes en étaient-elles le prototype ? Ou alors cette notion proviendrait-elle du chapitre bien connu d'Ezéchiel ( 9:2-11 ) donnant une image terrifiante de six « hommes » et d'un septième « vêtu de lin » que Dieu appelle à Jérusalem pour « massacrer sans pitié » ?

C'étaient des questions relevant du défi, questions intimidantes même, et qui, pensai-je, ne devaient pas rester sans réponse. Entre-temps, mes recherches m'ont mené à de nombreux affluents célestes. Au fil des ans, elles m'ont ouvert des royaumes dorés dont je n'avais même jamais suspecté l'existence, ni au Ciel, ni sur terre.

Sur les sept anges de l'Apocalypse, je n'ai eu aucune difficulté à en identifier trois : Michaël et Gabriel ( dans les Ecritures ) et Raphaël ( dans Le Livre de Tobie ). Par chance, ce dernier s'identifie lui-même : « je suis Raphaël » révèle-t-il au jeune Tobie, « un des sept anges qui se tiennent et entrent devant la gloire du Seigneur ». Aucune déclaration n'aurait d'avantage pu faire autorité. Avec trois anges reconnus, il me restait quand même le problème d'identifier les quatre autres.

Je me suis souvenu d'une lecture où il était question d'un ange dénommé Uriel, un « régent du soleil ». Il m'a semblé être un bon candidat. J'ai reçu la confirmation de cette intuition en tombant sur Uriel dans le Paradis Perdu2 où le Diable lui-même affirme : « Uriel, toi qui [ es l'un ] des Sept Esprits glorieusement brillants qui se tiennent debout devant le trône élevé de Dieu », etc. L'ange Israfel d'Edgar Poe « dont les cordes du coeur sont un luth » était ( ou est ) un ange islamique3, et je me suis demandé si cela pouvait l'exclure de la liste. Puis il y avait le Sandalphon du poète Longfellow. Dans cette poésie, l'auteur décrit Sandalphon comme « l'Ange de Gloire, l'Ange de la Prière ». Un grand ange, certes, mais était-il assez haut placé pour avoir le droit « d'entrer devant la gloire du Seigneur » ?


C'était toute la question.


Toutes ces oeuvres ( le Lucifer de Vondel, la Hiérarchie des Saints Anges de Heywood, Le Paradis Perdu de Milton, l'Etat d'Innocence de Dryden, Le Messie de Klopstock ) livraient un nombre considérable d'esprits célestes, dont certains tout en haut de l'échelle comme Abdiel, Ithuriel, Uzziel ou Zephon  savoir s'ils avaient les compétences requises. Je me rassurais en pensant qu'il devait certainement exister d'autres sources pouvant me donner la réponse. En fait, il y en avait beaucoup. Tout ce que j'avais à faire était de tendre la main et de prendre les livres de ma propre bibliothèque. Mais au lieu de cela, et en raison de mon « innocence », j'ai cherché bien plus loin.

Comme à l'époque je ne connaissais personne versée dans la science des anges, j'ai entamé une correspondance avec des savants et des théologiens susceptibles de m'aider. J'ai opté pour une douzaine de noms choisis au hasard dans les listes des facultés des universités, des séminaires et des yeshivas voisins. Je leur ai posé carrément la question. Les réponses ont mis beaucoup de temps à me parvenir  satisfait. Un exégète biblique m'a ainsi répondu : « cela ne relève pas de ma compétence ». Un autre m'a renvoyé à un pasteur d'une église de Swedenborg en Allemagne de l'Ouest. D'autres sont restés muets. Mais celle, généreuse, d'un éminent exégète maskil m'est parvenue avec deux groupes de sept anges, commençant chacun par le trio bien connu :


Première liste Deuxième liste


Michaël Michaël

Gabriel Gabriel

Raphaël Raphaël


Uriel Anael ( Haniel )

Raguel Zadkiel

Saraqael Orifiel

Remiel ( ou Camael ) Uzziel ( ou Sidriel )



Dès lors, je disposais non seulement des sept anges recherchés, mais aussi d'un choix parmi ces sept  entendu parler jusque là4.

Dans des courriers supplémentaires, j'ai été informé d'une branche d'écrits extra-canoniques totalement nouveaux pour moi : des pseudépigraphes, en particulier les trois livres d'Enoch, une véritable caverne d'Ali-Baba ! 1-Enoch ou Le Livre d'Enoch5 était l'ouvrage le plus facile à se procurer. Il était littéralement truffé de noms d'anges - souvent, comme je le découvrirai plus tard, des formes répétées ou corrompues d'autres noms.

Quelles étaient les sources d'Enoch ? Le patriarche ( ou quelque autre auteur à qui l'on avait attribué les livres d'Enoch ) avait-il puisé dans sa propre imagination, pour le moins fertile ? Les Kalkydri à 12 ailes et les Phénix étaient certainement de son invention... Avait-il conjuré ces anges depuis les « quatre charnières du monde spirituel » ? Ou étaient-ils venus à lui, comme ils le font, et l'ont toujours fait, avec les initiés après une concentration mystique particulière - une grâce divine ? un charisme ? Sur le moment, j'ai laissé la question en suspens.


Des Anges et des Livres


Les livres d'Enoch m'ont mené vers les sources hiérologiques et textes voisins : apocalyptiques, cabalistiques, talmudiques, gnostiques, patristiques, de la Mercaba ( mystique juive ) et finalement aux grimoires, ces manuels de magie noire, dépositaires de traditions curieuses, interdites et à présent perdues ou pratiquement oubliées. Dans ces ouvrages, adjurations, invocations et exorcismes étaient formulés dans leur intégralité, souvent avec les détails les plus infâmes, et adressés aux esprits portant les noms les plus bizarres. L'Eglise n'avait pas perdu de temps à maudire ces rituels, bien que la paternité de l'un des plus diaboliques d'entre-eux fût attribuée ( sans garantie, il est vrai ) à un pape, Honorius III, qui a régné de 1216 à 1227. L'ouvrage est intitulé Le Grimoire d'Honorius le Grand, et a fait sa première apparition en 1629, quelque 400 ans après la mort de son célèbre auteur. Arthur Edward Waite, auteur du Livre de la Magie Cérémonielle, cite le grimoire comme « une imposture criminelle quelque peu maligne, laquelle était indéniablement calculée pour abuser les personnes ignorantes de cette époque qui auraient pu être portées sur la magie, et plus particulièrement les prêtres ignorants, puisqu'il prétend amener la sanction expresse du Siège Apostolique pour opérations de nécromancie et de magie diabolique ».


Tous ces traités de goétie ( magie noire ) fourmillaient d'anges ( et de démons ), et j'ai bientôt eu plus de créatures volantes que je ne l'aurais imaginé et dont je ne savais que faire. Afin de poursuivre mon travail dans les limites du raisonnable, j'ai même commencé à éliminer ( Ciel, pardonnez-moi ! ) les noms que je considérais comme moins importants, ou ceux sur lesquels on ne trouvait que peu, ou pas d'informations.


Troublé par les Anges


A cette étape de l'enquête, j'ai été littéralement ensorcelé par les anges. Ils se liguaient et me poursuivaient jour et nuit. Je n'aurais pas pu différencier le bien du mal, les démons des daevas, les satans des Séraphins  un peu comme « si ce monde que je n'aurais espéré prouver, flamboyant de saintes et de sinistres bêtes célestes, n'était guère plus réel que celui où j'évoluais » ( pour citer un poème de l'époque ). En fait, j'évoluais dans un no-mans land peuplé de présences immenses, et traversais des forêts enchantées, éclairées par les sinistres splendeurs de divinités déchues, d'Eons et d'Archontes, de Péris et de Paraclets, d'Elohim et d'Avatars. Je me sentais quelque part comme Dante, au premier chant de La Divine comédie, quand, à mi-chemin du voyage de sa vie, il se retrouve égaré dans un bois crépusculaire. Ou comme quelque chevalier d'antan, prêt à conclure avec n'importe quel adversaire, réel ou imaginaire.

Je me souviens d'une occasion - c'était l'hiver et la nuit tombait - où je venais de quitter une ferme avoisinante et rentrais à la maison. J'avais coupé à travers un champ que je ne connaissais pas vraiment. Tout à coup, une forme indistincte et cauchemardesque apparut devant moi, me barrant le passage. Après un instant de paralysie, je réussis à me frayer un chemin et à passer le fantôme. Le lendemain matin, je n'étais pas sûr - tel Jacob lorsqu'il combattit un obscur adversaire à Peniel - d'avoir rencontré un spectre, un ange, un démon, ou Dieu. J'ai vécu d'autres moments et d'autres rencontres du même genre, lorsque je passais de la terreur à la transe, des menaces de royaumes dont je ne savais rien, avec la faible conviction que, au delà de la portée de nos sens, au delà de la voûte de toutes nos expériences sacrées ou profanes, il n'y avait que « fable et généalogie sans fin » pour employer l'expression de Paul dans 1-Timothée 1:4.

Je sentais bien que la logique demeurait mon seul ancrage solide dans la réalité  Nigg, « les anges sont des puissances qui transcendent la logique de notre existence », cela veut-il dire qu'il faille abandonner la logique pour accueillir les anges ?6 Pour eux, j'étais prêt à souscrire à la « volonté de suspendre l'incrédulité » de Coleridge. J'étais même prêt à boire son « lait du Paradis ».

Mais j'étais troublé. Jamais respectueux de l'autorité, per se, et en particulier quand elle était soutenue par une « lumière salvatrice de révélation », je continuais néanmoins à me répéter que je mettais ma propre expérience ( nécessairement limitée ), ma logique et ma croyance ( ou non-croyance ) aux prises avec l'expérience, la logique et la croyance des quelques esprits les plus audacieux et les plus profonds de tous les temps - esprits qui avaient remodelé la façon dont pensait le monde et qui avaient aussi affranchi ( d'un degré en tout cas ) la pensée humaine du joug de la superstition et de l'erreur.

Pourtant, je répugnais à m'associer aux opinions et aux croyances totalement contraires au sens commun, peu importe la façon dont elles ont été validées par le temps ou la tradition, ou par les personnes qui les ont émises.

Une croyance déclarée dans les anges m'aurait inévitablement conduit à croire au surnaturel, un piège doré dans lequel je ne voulais surtout pas être pris. Sans m'engager religieusement, je peux concevoir la possibilité qu'il puisse exister des dimensions et des mondes autres que le nôtre, des puissances et des intelligences hors de notre portée, et, dans ce sens, les anges ne sont pas à exclure comme une part de la réalité - me rappelant sans cesse que nous créons ce que nous croyons. En fait, je peux dire que si suffisamment d'entre-nous croyons aux anges, alors les anges existent.



Des Citations


Alors que je lisais toutes les légendes patristiques possibles, je suis tombé sur un dicton de saint Augustin dans ses Huit Questions de diversis questionibus octoginta tribus ). Je l'ai noté sur un bout de papier et je l'ai porté longtemps sur moi, non pas comme une idée à laquelle j'adhérais, mais plutôt comme un défi. Voici ce que disait Augustin : « Toute chose visible dans ce monde est confiée à la garde d'un ange ». Genèse Rabba 10 le transposait quelque peu différemment : « il n'y a pas une tige sur terre qui n'ait pas son ange [ protecteur ou gardien ] au ciel ».

Saint Paul trouvait des mauvais anges partout, surtout là où cela correspondait à sa thèse, ou à son objectif, comme dans l'Epître aux Ephésiens 6. Dans l'Epître aux Colossiens 2:17, il nous prévient de ne pas nous laisser séduire par un quelconque culte des anges. Qui plus est, il semble que Dieu lui-même « ne fait pas confiance à ses serviteurs [...] ses anges qu'il a accusés de folie » ( Job 4:18 ). Il y a aussi cette injonction dans l'Epître aux Hébreux 13 : « Ne vous laissez pas égarer par toutes sortes de doctrines étrangères ». Quel judicieux conseil ! Et j'aurais volontiers dit à Paul, comme le roi Agrippa lui avait dit ( Actes 26:28 ), « Pour un peu, tu me persuaderais de devenir chrétien ». Mais quelles doctrines étrangères avait donc Paul à l'esprit ? Celle de Moïse ? D'Isaïe ? De Qohéleth ? De Pierre ? De saint Jacques ? Et si c'est Paul qui nous exhorte ainsi dans l'Epître aux Hébreux ( réputé sien ), on pourrait alors se demander si Paul est un conseiller et un guide digne de confiance - un homme qui, comme il l'avouait lui-même, était « toutes les choses pour tous les hommes », et qui honorait et répudiait les anges presque en même temps. Je réalisai bientôt une chose : dans le royaume de l'inconnu et de l'invisible, en matière d'interrogateur finalement réduit à accepter les choses uniquement par la foi, on ne peut être sûr de rien, on ne peut rien prouver, ni convaincre personne. Mais je reviendrai sur cela.


Du nom des Anges


Lors de mes premières investigations, je butais contre un autre problème : comment m'y retrouver au milieu de ce dédale de changements dans la nomenclature, et l'orthographe, qu'avaient traversé les noms angéliques au cours des traductions d'une langue à une autre, ou quand leurs noms étaient recopiés par des scribes d'un manuscrit à un autre, ou en vertu de la détérioration naturelle de textes entiers subissant des transcriptions répétées et des métathèses.

Uriel par exemple, « préposé au Tartare » et « régent du Soleil » qui apparaissait tour à ( SNIP )


Les Devoirs et les Pouvoirs des Anges


Les anges accomplissent de multiples devoirs et tâches. Il servent essentiellement Dieu, en chantant continuellement des glorias, en cercle autour du très saint Trône. Ils amènent aussi à l'homme les missions de Dieu. Mais beaucoup servent l'homme directement, en tant que gardiens, conseillers, guides, juges, interprètes, cuisiniers7, consolateurs, drogmans8, entremetteurs et fossoyeurs. Ils répondent aux invocations quand celles-ci sont correctement formulées et que les conditions sont favorables.

Dans la tradition occulte, les anges sont non seulement appelés pour aider l'invoquant à renforcer sa foi, à guérir ses détresses, à trouver des objets perdus, à augmenter ses biens matériels et l'aider à avoir des enfants, mais aussi pour circonvenir et détruire un ennemi.

Les anges ont parfois changé le cours d'une bataille, apaisé les tempêtes, transporté les saints au Ciel, fait s'abattre des fléaux, nourri des ermites, aidé les laboureurs, converti les païens. Un ange a multiplié la descendance d'Hagar, protégé Lot, causé la destruction de Sodome, endurci le coeur de Pharaon, délivré Daniel de la fosse aux lions et Pierre de la prison. Plus récemment, on se souviendra que lorsque Spinoza fut « injurié, maudit et rejeté » par sa communauté à Amsterdam pour avoir, entre autres, exprimé « des opinions hérétiques » sur le fait que « les anges sont des hallucinations », l'édit d'excommunication prononcé contre lui fut établi « avec le jugement des anges ».

La puissance des anges, selon le Targum et le Talmud, est à la hauteur de celle des dieux et héros païens. Michaël renversa les montagnes. Gabriel porta Abraham sur son dos jusqu'à Babylone, là où plus tard un autre ange sans nom transporta ( par les cheveux ) le prophète Habaquq depuis la Judée, pour améliorer l'ordinaire de Daniel9. La légende juive nous dit que pendant le siège de la ville sainte par Nabuchodonosor, « le prince du monde » ( Métatron ? Michaël ? ou peut-être Satan ) tira Jérusalem « en haut dans les airs » mais que Dieu la repoussa vers le bas d'un geste brusque10. L'Apocalypse nous apprend que les sept anges de la Colère de Dieu frappèrent « le tiers des étoiles ». Le puissant Rabdos est capable de stopper les planètes dans leur course. L'ange du Talmud, Ben Nez, empêcha la terre d'être consumée en retenant le vent du Sud avec ses pignons. Morael a le pouvoir de rendre invisible toute chose du monde visible. L'Atlantéen Splenditenes supporte le globe sur son dos. Ataphiel ( Barattiel ), hiérarque de la Mercaba, empêche le Ciel de s'écrouler en le maintenant en équilibre sur trois doigts. L'ange du Pilier ( mentionné dans l'Apocalypse ) supporte le ciel dans la paume de sa main droite. Chayyel, l'ange-bête divin, peut - s'il est disposé - avaler le monde entier d'une seule bouchée. Quand Hadraniel proclame la volonté de Dieu, « sa voix pénètre à travers 200.000 firmaments ». Ce fut Hadraniel qui frappa Moïse « de mutisme et de crainte » quand le Législateur aperçut le Luminaire redouté au 2e Ciel. Pas plus tard qu'au XVIIe siècle, l'astronome allemand Kepler a calculé ( et, d'une certaine façon, il est parvenu à accorder avec sa célèbre loi de la mécanique céleste le fait ) que les planètes sont « poussées autour par les anges ».



Le Nombre des Anges

(suite dans le livre)



La langue des Anges

(suite dans le livre)


De l'immortalité des Anges et des hommes


Les anges sont-ils immortels ? De l'avis de la plupart des savants, oui. Mais les anges sont-ils éternels ? Non, seul Dieu est éternel11. Néanmoins, la vie que traversent les anges est passablement longue, de l'instant où Dieu « voulut qu'ils soient » jusqu'au dernier coup du destin. Mais nombre d'anges ont été éliminés entre-temps12. Ainsi, Dieu mit fin aux jours de Rahab pour avoir refusé de diviser les eaux hautes des eaux basses, comme Il lui avait ordonné13. Dieu brûla les anges de la Paix et de la Vérité, avec les armées qu'ils commandaient, ainsi qu'une légion entière d'anges administrateurs ( Yalkut Shimoni ) pour s'être opposés à la création de l'homme - un projet qui Lui tenait vraiment à coeur, et qu'Il était déterminé à achever, bien qu'Il se soit plus tard repenti de cette entreprise risquée, comme nous l'apprenons dans la Genèse 6:6.

Dieu annihila aussi toute une « sphère d'anges », les Choeurs Célestes, pour ne pas avoir chanté le Trisagion à l'heure fixée14. Et puis il y a l'exemple de Moïse et de Hemah, où un mortel supprima un immortel ( en fait, Moïse a supprimé deux immortels, dont Kemuel que j'ai déjà mentionné ). Cet Hemah était l'ange de la Fureur « forgé au début du monde avec des chaînes de feu noir et rouge ». La légende raconte qu'après avoir avalé le Législateur jusqu'aux chevilles, Hemah dût le recracher en raison de l'intervention inopinée du Seigneur. Alors Moïse se retourna et avala l'abominable démon.

Bien qu'il existe de nombreux cas d'anges changés en démons, comme la chute exemplaire du tiers des armées célestes ( Apocalypse 12 ), rares sont les cas de mortels transformés en anges ( en anges portant un nom15). Quatre cas sont connus, dont trois viennent des passages de la Genèse et 2-Rois. Le premier se rapporte au patriarche Enoch, qui, dans une apothéose, fut transformé en l'ange-dieu Métatron. Le second a trait au patriarche Jacob qui devint Uriel, puis Isra'el, « Archange du pouvoir du Seigneur » et principal tribun parmi les fils de Dieu16. Le troisième est relatif au prophète Elie qui fut conduit au Ciel dans un char enflammé, et transformé à l'arrivée en l'ange Sandalphon17. Le quatrième cas, attesté dans la Douce Apocalypse, est celui de saint François, qui évolua en l'ange Rhamiel18. Il y a aussi la transformation d'Anne, mère de la Vierge, en l'ange Anas. On peut également citer les trois psalmistes bibliques - Asaph, Heman et Jeduthun - qui se présentèrent au Ciel, avec le nom et qualités qu'ils avaient sur terre, en tant que maîtres de choeur.


Le Corps et le Sexe des Anges


Au sujet du sexe et du genre des anges, j'ai souvent eu bien des difficultés à conclure quoi que ce soit, même avec l'aide des érudits. Il est vrai que les anges sont de purs esprits qui devraient être présumés sans corps, donc sans sexe19.

Mais les auteurs de nos textes sacrés n'étaient pas des spécialistes de la logique, ni des hommes de science  plupart étaient des prophètes, des législateurs, des chroniqueurs et des poètes. Ils ne savaient guère comment représenter des esprits invisibles autrement qu'en leur donnant une incarnation visible, ou tangible : ils peignirent donc des anges à leur propre image ( c'est-à-dire sous forme humaine ), agissant, discutant et vaquant à leurs affaires - celles du Seigneur - de la même façon que les hommes20. En conséquence, les anges des Ecritures étaient conçus comme masculins21. Cependant, il ne fallut pas beaucoup de temps pour qu'une « femelle » de l'espèce fasse son apparition. Dans la première tradition rabbinique, comme dans la tradition occulte, on en trouve quelques unes : tout d'abord (SNIP)


La Génération des Anges

(suite dans le livre)


Mélange d'anges ou Imbroglio infernal

(suite dans le livre)


La Demeure des Anges


L'habitat des anges nous laisse tout aussi perplexe. Au dire de Thomas d'Aquin, les anges ne peuvent pas occuper deux lieux en même temps ( théoriquement, ce ne serait pas impossible pour eux, vu qu'ils sont de purs esprits ). D'un autre côté, il peuvent en un clin d'oeil voyager d'une place à l'autre, aussi reculée soit-elle. Dans l'angélologie, les cas où un ange réside ( ou préside ) simultanément dans deux ou trois Cieux ne manquent pas. Par exemple, dans Hagiga 12b, Michaël est l'archistratège du 4e Ciel. Là, il « sacrifie quotidiennement ». Mais Michaël est également gouverneur des 7e et 10e Cieux. Comme pour Métatron, il est connu pour occuper « le trône voisin du trône de Gloire », ce qui établirait son siège au 7e Ciel, la demeure de Dieu. Mais Métatron, ainsi que Michaël, est également locataire au 10e Ciel, le primum mobile, qui est aussi la demeure de Dieu - à savoir quand Dieu ne réside pas au 7e.


Gabriel, seigneur du premier Ciel, a été aperçu assis sur un trône « à la gauche de Dieu » ( le trône de Métatron doit ainsi se trouver à la droite de Dieu )22. Ce qui indiquerait que la véritable province de Gabriel n'est pas au premier Ciel, mais au 7e ou 10e ( ce fut au 10e Ciel qu'Enoch eut « la vision de la face du Seigneur » ). Néanmoins, ( SNIP )



Un Travail de Bénédictin ou

Une Patience d'Ange


Un contemporain du grand Hillel, Ben Hai Hai ( identifié avec un autre rabbin connu de son époque, Ben Bag Bag ) avait l'habitude de dire : « La récompense est [ obtenue ] selon le labeur23». Dans Faust, Goethe consolait ses lecteurs avec une maxime similaire : « Kühn das Mühen, herrlich der Lohn », Travail courageux, noble récompense.

S'il devait y avoir quelque récompense pour le travail de compilation de ce Dictionnaire, c'est de savoir que tous les efforts ont été fournis pour réduire au minimum les péchés de commission ou d'omission ( et personne ne sait mieux que moi combien de péchés auraient pu être commis au cours d'un tel travail ).

Il reste néanmoins de nombreux problèmes non résolus. Cela est dû à l'inaccessibilité de la plupart du matériel existant dans le domaine, ou au fait qu'il demeure indéchiffrable, ou parce que nous manquions de vivacité d'esprit et de sagesse pour les résoudre. De futurs enquêteurs, mieux équipés, pour qui certains sous-bois auront été défrichés, pourront peut-être trouver les solutions ainsi que d'autres noms d'anges qui, je n'en doute pas, apparaîtront lors de nouvelles découvertes. Je pourrais observer ici que la préservation d'un seul ange - pas une de ces créatures à rallonges - équivaut à préserver toute une hiérarchie ( pour paraphraser le fameux dicton de Rabbi Nathan « celui qui préserve une vie, préserve un monde » ). La tâche n'est certainement pas aisée, mais elle pourrait s'avérer plus facile que celle de ce voyageur, quand il débuta sa quête, armé seulement d'une bien maigre idée sur le travail qui l'attendait.

Pour conclure cette Apologia Pro libro suo, je choisis de citer un article récemment publié à propos de l'apparence des anges qui laissait entendre que « vu l'emprise continuelle du surnaturel sur les esprits des hommes, et que croire en l'existence des anges ( et des démons ) est un article de foi dans deux des principales religions du monde et fait partie de la tradition d'au moins quatre d'entre-elles ( perse, juive, chrétienne, musulmane ), il est fort probable que ces créatures ailées seront encore à nos côtés pendant très longtemps ». Certes, nous ne pouvons pas toujours savoir si nous sommes en présence d'un ange ou d'un démon ou si nous sommes poussés par les « brises du Ciel ou les rafales de l'Enfer », mais le mieux est de rester sur ses gardes. Comme nous prévenait (suite dans le livre)

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G. D.


Remerciements


Au cours de la compilation de ce Dictionnaire, je me suis reposé sur les conseils, les connaissances et l'aide de tout un groupe d'amis. Certains ont lu les premières versions du manuscrit  généreusement prêté des livres  tandis que d'autres encore ont attiré mon attention sur des sources d'information que je n'aurais pas pu connaître autrement. A tous ceux-là, ma gratitude et mes remerciements. Sachant qu'une liste de personnes auxquelles on est débiteur n'est jamais vraiment complète, je demande l'indulgence à ceux dont les noms sont omis ici, non par un acte conscient mais par la vertu d'un manque de mémoire, une maladie, ai-je appris, de laquelle souffrent bien des êtres humains.

Depuis presque le début, deux universitaires mon encouragé et aidé  parfois, ils m'ont même empêché de tomber dans des gouffres exégétiques : Dr. Harry M. Orlinsky, professeur biblique au Hebrew Union College Jewish Institute of Religion de New York, et le Dr. Abraham Berger, chef de la Division Juive à la Bibliothèque Publique de New York. En reconnaissance de ma dette à ces distingués collègues, je les absous en même temps de toute responsabilité pour toute sorte d'erreurs, omissions, péchés théologiques, assomptions indéfendables ou conclusions dont je pourrais être coupable, et qui pourraient naturellement survenir dans un travail de ce genre et de cette étendue, malgré tous les efforts pour les éviter. La responsabilité est totalement mienne. Et je l'endosse de bon coeur. Et je laisse le soin aux « anges et ministres de la grâce » d'Hamlet de me défendre.

Dans la Division Orientale de la Bibliothèque Publique de New York où je me suis très souvent rendu ( et où je vais toujours ), j'ai grandement bénéficié du sympathique intérêt et du savoir presque sans limites de Francis Paar et Zia U. Missaghi ( Ray Lord ). Ils n'ont compté ni leur temps, ni leur aide. Dans le Département des Livres Rares et dans les ailes de la Collection Berg, j'ai trouvé les directeurs et membres du personnel tout aussi bien informés, obligeants et serviables.

Gershom Scholem de l'Université hébraïque de Jérusalem, en répondant à mes demandes d'information sur l'identité des émanations gauches et droites de Dieu ( les Sefiras ), m'a généreusement communiqué leurs noms et les sources où je pourrais les retrouver ( les textes du XVIe siècle de Jacob et d'Isaac ha-Cohen de Soria ). Je suis extrêmement redevable au Dr. Scholem. Je suis également redevable au Dr. Solomon Zeitlin du Dropsie College de Philadelphie, pour avoir tenté d'identifier les sept archanges qui « se tiennent devant la gloire du Seigneur » ( Livre de Tobie ). Je suis redevable au Pr. Theodor H. Gaster de la Columbia University pour ses observations intéressantes sur l'ange Suriel  remarques claires sur le fait que Jeremiel et Uriel sont le même ange sous différents noms. Je suis également l'obligé du Dr. Meir Havazelet de la Yeshiva University, New York, qui a recueilli pour moi les anges des midrashim mineurs et qui n'a pas hésité à me téléphoner au milieu de la nuit pour m'épeler les noms des créatures ailées qu'il venait soudain de trouver ( dans les écrits des Hechaloth ou de la Merkabah ) de crainte qu'ils aient pu m'échapper.

Je ferais preuve de négligence si je ne mentionnais pas ici l'aide qui m'a été apportée par la regrettée Hilda Doolittle, remarquable poète américain, expatriée depuis longtemps. Elle a été une avide lectrice d'ésotérisme, et une croyante dévote dans les anges qu'elle invoquait par noms et apostrophait en chansons. De Zurich, où elle s'était installée depuis plusieurs années, elle m'avait envoyé des livres rares de Kabbale pratique « pour notre bénéfice commun ». Notre amitié, bien que brève et tardive, est l'un de mes souvenirs les plus chers.

Peut-être est-ce aussi l'endroit propice pour adresser mes remerciements aux éditeurs, auteurs, responsables de bibliothèques et de musées, conservateurs et propriétaires de tableaux d'art pour m'avoir permis d'utiliser ces illustrations dont ils possèdent les droits de reproduction. Le crédit approprié est donné un peu partout dans ce livre où ces illustrations apparaissent. Et, pour leur coopération amicale, leur aide, leur patience et leur indulgence, je suis très heureux d'exprimer ma gratitude à l'équipe de production et à l'équipe éditoriale de Free Press et de la compagnie Macmillan.

C'est peut-être aussi le lieu approprié pour évoquer l'intérêt constant de ma femme Mollie, sa dévotion et sa confiance dans mon travail. Elle s'est toujours avérée la critique la plus rigoureuse ( par conséquent, ma meilleure amie ). Je lui exprime toute ma gratitude et lui dois une dette de reconnaissance dont je ne serai jamais capable de m'acquitter.

Et maintenant, sans interruption, la liste de toutes les autres personnes, qui, au fil des ans, à un degré plus ou moins grand, et peut-être même sans le savoir, ont animé et amélioré mes travaux, même par une simple remarque, un hasard, une heureuse citation, la vérification d'une date ou d'un titre de livre. Les voici, de A à Y : John Williams Andrews, Pr. Charles Angoff, Oscar Berger, Rabbi Ben Zion Bokser, Josephine Adams Bostwick, Edmund R. Brown, Eric Burger, Vera et Eduardo Cacciatore, Herbert Cahoon, Leo Cherne, Thomas Caldecot Chubb, Frank E. Comparato, Miriam Allen De Ford, Eugene Delafield, Arto DeMirjian Jr., Dr. Alfred Dorn, Alexis Droutzkoy, Dan Duffm, Richard Ellis, Professeur Morton S. Enslin, John Farrar, Emanuel Geltman, Dr. Jivko Ghelev, Louis Ginsberg, Dean Loyd Haberly, le regretté Pr. Moses Hadas, Geoffrey Handley-Taylor, Hector Hawton, Pr. Abraham Joshua Heschel, Richard Hildebrand, Calvin Hoffman, Arthur A. Houghton Jr., James Houston, W. Carter Hunter, Sulamith Ish-Kishor, Jeremiah Kaplan, Abraham Eli Kessler, John Van E. Kohn, Surya Kumari, Myra Reddin Lalor, Isobel Lee, Dr. Elias Lieberman, Dr. Gerhard R. Lomer, Eugenia S. Marks, Pr. Alfeo Marzi, Samuel Matza, Edward G. McLeroy, Gerard Previn Meyer, Martha Mood, Pr. Harry Morris, Kay Nevin, Rabbi Louis I. Newman, Louise Townsend Nicholl, Hugh Robert Orr, Jane Blaffer Owen, Mme Lori P. Podesta, Jane Purfield, Professeur Joseph Reider, Mme R. S. Reynolds, Sr., Rossell Hope Robbins, Leighton Rollins, Liboria Romano, Sylvia Sax, Howard Sergeant, Robert Sargent Shriver Jr., Isaac Bashevis Singer, Chard Powers Smith, le regretté Pr. Homer W. Smith, Sidney Solomon, Pr. Walter Starkie, Rabbi Joshua Trachtenberg, Pr. Joseph Tusiani, Valery Webb, Charles A. Wagner, Vivienne Thaul Wechter, Pr. Robert H. West, John Hall Wheelock, Estelle Whelan, Basil Wilby, Claire Williams, Pr. Harry A. Wolfson, Dr. Amado M. Yuzon.




4072 entrées + 133 illustrations !!



Dictionnaire des Anges

Ed. Le Jardin des Livres

presque 700 pages


Table des Matières


HRM-BUDICOANGE
29 €

A la Recherche des Anges...3

Remerciements...32

Dictionnaire.35

Annexes......531

-Arbre de Vie en Iésirah.....531

-Alphabet Céleste......532

-Ordres de la Hiérarchie Céleste....533

-Les 7 Archanges.......537

-Les Princes Gouverneurs........538

-Les Anges Gouverneurs..........539

-Les Anges du Trône.539

-Les Anges gardiens des Entrées Célestes.....540

-Les Anges des 12 mois de l'année..........541

-Les Esprits des 7 planètes.......542

-Les Anges du zodiaque...543

-Les Anges de la semaine..........543

-Les Anges des quatre saisons..544

-Les 28 Anges de la Lune..........544

-Les Anges Gouverneurs des 7 planètes.546

-Les grands Archontes......546

-Les Anges Princes des Altitudes....547

-Les Anges du jour et de la nuit......548

-Les 72 Anges Shem Omphoras.....549

-Les 70 Anges pour femmes en couches...551

-Les noms de Métatron....552

-Les Archanges des Sefiroth.....553

-Les Sefiroth « non saintes ».....553

-Les Veilleurs ou Egrégores......554

-Les Sarims..555

-Les Anges du Châtiment.........557

-Les Archanges du Châtiment..557

-Les noms de Lilith....557

-Les Anges déchus.....558

-Les Archanges des Yézidis......561

-Les sceaux des 7 Anges...562

-Le cercle magique.....563

-Les 10 Anges gouverneurs et leurs ordres...564

-Conjuration du 6e mystère et sceau des anges......565

-Conjuration des Bons Esprits.566

-Incantation mortelle.566

-Conjuration de l'épée......567

-Conjuration du Mystère du 3e sceau......567

-Invocation pour susciter l'amour...568

-Formule magique......568

-Un sort pour être aimé....570

-Evocation d'un esprit armé du pouvoir suprême570

-Conjuration du Serpent...........571

-Prière..........572

-Exorcisme..573

-La clé du Succès et de la Fortune...........573

Bibliographie......575

Légendes des Illustrations dans le corpus.642



Dépôt légal : mars 2005

Tous Droits Réservés.

1 Le Coran nomme sept anges : Gabriel, Michaël, Iblis (ou Eblis), principal djinn dans la mythologie arabe, contrepartie du Satan judéo-chrétien; Malec (ou Malik), principal ange de l'Enfer; les deux anges déchus Harut et Marut; et Malaku'l-maut, ange de la Mort, identifié à Azrael. Contrairement à la croyance populaire et à l'accréditation, le Coran ne nomme pas Israfel, seigneur de la trompette de la Résurrection.

2 III, 648 et suivantes.

3 Israfel n'est pas un ange coranique, comme l'a fait comprendre Poe. Il n'est pas mentionné dans le Coran et la citation de Poe doit probablement dériver d'un hadith (dicton traditionnel attribué au Prophète) ou du « Discours préliminaire » de George Sale, c'est-à-dire son essai sous forme de longue introduction à sa traduction du Coran. Des savants ont remarqué que Poe connaissait les références concernant Israfel et les hommages rendus dans la tradition arabe à Israfel comme ange de la Musique, références et hommages qui se trouvent dans les oeuvres du poète français de Béranger (auteur qu'Edgar Poe cite) et dans les oeuvres du poète irlandais Thomas Moore.

4 Par la suite, je trouvais dans d'autres listes des sept anges (1-Enoch; 2-Esdras, etc.) les noms suivants : Jophiel, Jeremiel, Pravuil, Salathiel, Sariel, Zachariel et Zaphiel.

5 Egalement appelé Enoch éthiopien car la plus ancienne version, ou recension, de ce livre a été trouvée en Abyssinie.

6 Article « Stay you Angels, Stay with me » de Walter Nigg, Harper's Bazar, décembre 1962. La phrase vient de Jean Sébastien Bach « Cantate Michaëlmas ».

7 NdT : voir la peinture de Murillo au Louvre, « La Cuisine des Anges », où le pauvre frère San Diego, cuisinier dans son couvent mais fréquemment en pleine extase au moment de préparer les repas, se voit miraculeusement aidé par des anges ( Anges de Régamey, planche 141 ).

8 NdT : ancien nom des interprètes dans les pays du Levant.

9 Voir l'addition apocryphe à Daniel 5:86.

10 En 1291-1294, les anges déménagèrent la maison de la Vierge Marie de Nazareth à la Dalmatie, et de là jusqu'à divers endroits de l'Italie, la déposant finalement dans le village de Loretto. Ce transport miraculeux est le sujet d'une toile ( à présent à la Morgan Library de New York ) de Saturne di Gatti, artiste du XVe-XVIe siècle.

11 Jean Damascène précise dans De Fide Orthodoxa que « Dieu seul est éternel, ou plutôt, Il est au dessus de l'Eternel; car Lui, le Créateur des temps, n'est pas sous la domination du Temps, mais au dessus du Temps ».

12 Judah ha-Lévi (1085-1140), fameux poète et théologien juif du XIIe siècle, enseigna dans Le Livre de Kuzari (IV) qu'il y avait deux classes ou espèces d'anges. Il écrivait : « Comme pour les anges, certains sont créés à un moment donné à partir de subtils éléments de matière (comme l'air et le feu). Certains sont éternels (c'est-à-dire existent depuis l'éternité et pour l'éternité), et ce sont peut-être les intelligences spirituelles dont parlent les philosophes ». Et il poursuit : « Il n'est pas certain que les Anges vus par Isaïe, Ezéchiel et Daniel appartiennent à la classe d'anges créés à un moment donné, ou à la classe d'essences spirituelles qui sont éternelles ». Qu'étaient-ils alors? Saadia ben Joseph pensait qu'ils étaient des visions reçues pendant une extase prophétique plutôt que des réalités extérieures. De l'avis de Jean Damascène (700?-754?), De Fide Orthodoxa, les anges sont immortels mais « seulement par la grâce, non par nature ».

13 Cet « ange de l'insolence et de l'orgueil » avait deux vies. Il fut privé de la première pour la raison que je viens de donner. Mais 2000 ans plus tard, réanimé mais toujours entêté, il réapparut lors de l'Exode. Il fut cette fois-ci noyé par Dieu pour avoir épousé la cause des Egyptiens, cause à laquelle il était très attaché en tant qu'ange tutélaire de cette nation.

14 NdT : nom donné à l'hymne Sanctus, Sanctus, Sanctus.

15 La croyance d'Origène en une « restitution finale », quand Dieu pardonnera toutes ses créatures ayant péché, même les plus damnées, ouvrait la porte à un retour de Satan sur son trône archangélique aux environs du Ciel. On dit qu'Origène ne fut jamais canonisé en raison de cette croyance hérétique.

16 Prière de Joseph.

17 Elie-Sandalphon devint le psychopompe céleste « dont le devoir est de se tenir à la croisée des chemins du Paradis et de guider les pieux à la place désignée » (Pirké R. Eliézer).

18 Selon la tradition juive, tous les patriarches, ainsi que ceux qui ont mené une vie exceptionnellement vertueuse, atteignent le niveau angélique quand il vont au Ciel. Mais ceci a été contesté : « Croire qu'après la mort les âmes des justes deviennent des anges, n'a jamais fait partie de la pensée juive » (Universal Jewish Encyclopedia, I, 314). On peut déduire de Théodote que cela faisait, à un moment donné, partie de la pensée patristique, au point que « les hommes qui sont changés en anges sont instruits par les anges pendant 1000 ans, après avoir été menés jusqu'à la perfection » et qu'ensuite « ceux qui ont été instruits sont transférés à l'autorité angélique ».

19 En théologie, il existe trois classes d'esprits : 1) Dieu, qui est un esprit divin; 2) les anges et les démons qui sont de purs esprits; et 3) l'homme, qui est un esprit impur.

20 Nous lisons dans le Zohar (Vayera 101a) : « Quand Abraham souffrait encore des effets de la circoncision, Celui qui est Saint lui envoya trois anges, de forme invisible, pour s'informer de sa santé ». Et le texte poursuit : « Vous pourriez vous demander comment les anges peuvent être visibles, puisqu'il est écrit ''Qui des esprits fait ses anges'' (Psaume 104:4). Cependant Abraham les vit assurément, pendant qu'ils descendaient sur terre sous la forme d'hommes. Et, en effet, chaque fois que les esprits célestes descendent sur terre, ils s'habillent d'éléments corporels et apparaissent aux hommes sous forme humaine ». Mais il est bien difficile de concilier ce qui précède avec la déclaration du Livre des Jubilés (15:27), à savoir que « tous les anges de la présence et tous les anges de la sanctification » étaient déjà circoncis quand ils furent créés. Sur la question de la matérialité des anges, les experts sont divisés. Alexandre de Hales, Bernard de Clairvaux, saint Bonaventure, Origène font partie de ceux qui croient que les anges sont composés de matière et ont une forme. Denys l'Areopagite, Jean de Rochelle, Moïse Maimonide, Maximus le Confesseur et William d'Auvergne maintiennent au contraire que les anges sont incorporels.

21 Le Coran 53:27 « Ceux qui ne croient pas dans l'au-delà, appellent les anges avec des noms de femmes »

22 C'est aussi là « à la droite de Dieu Tout-Puissant » qu'est assis Jésus selon le Credo.

23 Pirké Aboth, chap. 6, Mishna 26.

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