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HRM-BUNEUMANN 21 € Helmut FAHSEL
Thérèse Neumann l'extraordinaire mystique de Konnersreuth
Traduit de l'Allemand par F. Giot et F. Dorola
Le jardin des Livres
Paris
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« La Terre produit suffisamment pour la nourriture de tous les hommes.
Mais, comme ils ne soupirent qu'après les biens d'ici-bas, il en résulte l'oppression des uns par les autres; ils attirent ainsi le fléau d'une misère extrême.
En revanche, pour immense que soit cette misère, il est toujours au pouvoir du Seigneur d'y remédier, car Il est Tout-Puissant.
Il a créé le monde et soutient la Terre et les étoiles.
Pourquoi ne pourrait-Il pas aider l'homme ? Cependant, Dieu désire que les hommes l'aiment et l'invoquent, s'ils veulent vraiment être aidés.
Les hommes ne pensent pas assez à la puissance de Dieu et comptent beaucoup trop sur leurs propres forces »
Thérèse Neumann
14 Jours sans manger
sous contrôle médical
« Thérèse Neumann a été enfermée dans une chambre d'hôpital du 14 au 28 juillet 1927, entourée de médecins et d'infirmiers, sous surveillance permanente 24h sur 24, avec des relais.
À son admission elle pesait 55 kilos.
À sa sortie, elle pesait... 55 kilos, sans aucune autre boisson ni nourriture que trois hosties de taille normale pesant chacune 13 grammes, accompagnées de 3 cm3 d'eau qui lui permettaient de les avaler.
L'extrait du rapport final établi par les médecins Otto Seidl et Ewald von Erlangen du sanatorium de Waldassen ne laisse planer aucun doute :
« NOURRITURE : La nourriture a fait l'objet de la plus grande et de la plus assidue des surveillances pendant toute la période d'observation. Toutes les instructions, pour le nettoyage, pour rincer sa bouche, etc. ont été strictement respectées. En dépit de cette surveillance assidue, il n'a jamais été noté que Thérèse Neumann, qui n'a jamais été seule une seconde, ait mangé quoi que ce soit ou même qu'elle ait tenté de manger quoi que ce soit. Son lit était sous surveillance permanente et refait chaque jour par l'une des quatre infirmières sous serment. Ni moi, ni l'une des infirmières ne pouvons admettre une faille dans notre surveillance sur la nourriture. Pendant la durée de l'observation, voici les éléments suivants qui sont entrés dans le corps de Thérèse :
a ) A sa communion quotidienne, on lui donnait un petit bout d'hostie, à peu près un huitième d'une hostie normale. Même si on les additionne, on obtient pour la période du 14 au 28 juillet, trois hosties entières consommées, soit un poids total de 39 grammes.
b ) Dans le but de l'aider à avaler ces hosties, nous lui donnions régulièrement un peu d'eau, environ 3 cm3; le volume total d'eau qu'elle a eu du 14 juillet au matin au 28 juillet matin est de 15x3cm3, un total d'environ 45cm3, soit le contenu de trois petites cuillères à café.
c ) Conformément aux instructions données, lorsque Thérèse voulait se rincer la bouche, l'infirmière lui donnait un volume précis d'eau qu'elle devait recracher dans un récipient pesé à son tour. Le volume de l'eau avant et après n'a varié qu'à deux occasions : le 16 juillet nous avons constaté un déficit de 5 cm3. L'annotation de l'infirmière précisait qu'en recrachant, des gouttes ont atterri sur le sol. Le 17 juillet au soir, il y eut un autre déficit de 5 cm3. Sur les autres jours, aucun déficit n'a été constaté.
POIDS : Afin d'éviter toute possibilité d'erreur, le poids de Thérèse a toujours été pris avec les mêmes vêtements, mais sans chaussures.
Le mercredi 13 juillet, elle pesait 55 kg, et le samedi 16 juillet, son poids descendit à 51 kg; la pesée du 20 juillet donnait 54 kg.
Le samedi 23 juillet, elle était à 52,5 kg; le jeudi 25, 55 kg. Le poids de sortie était le même que le poids d'entrée.
C'est l'élément le plus surprenant de toute l'observation.
La première perte de 4 kilos et la seconde de 1,5 kg s'expliquent par les activités de la veille ( vendredi ) : élimination d'urine, de sang, de vomi, l'extraordinaire intensité du métabolisme pendant les états d'extase, et la transpiration considérable qui ont suivi les extases. Le fait, cependant, que Thérèse ait récupéré 3 kg dans le premier cas et 2,5 kg dans le second sans aucun liquide ou nourriture ne peut être expliqué par aucune de nos lois psychologiques ou naturelles. Nous savons cependant que les gens dont le niveau d'albumine baisse n'ont plus soif – des observations sur des cas cliniques m'ont été transmis – . Cela aurait demandé une baisse d'albumine considérable, ce qui n'était absolument pas le cas chez Thérèse Neumann ».
( Extrait du chapitre Thérèse Neumann et son Ange gardien, dans Enquête sur l'Existence des Anges Gardiens, 600 pages, Pierre Jovanovic, Ed. Jardin des Livres, 2006 )
Avant-Propos
Depuis que l'affaire de Konnersreuth jouit d'une réputation mondiale, d'aucuns désirent savoir ce que la vie de Thérèse Neumann a présenté d'extraordinaire jusqu'ici, ce qu'elle est à présent et en fin de compte, quel est le sens de tout cet ensemble de phénomènes.
Mes conférences sur Konnersreuth durant l'hiver 1930-31 se proposaient de répondre à ces questions. Le présent ouvrage englobe, outre la matière de ces conférences, des éléments récents recueillis sur place concernant ce cas mystique. N'étant pas une biographie, il se borne à établir l'existence des phénomènes et à mettre ceux-ci en relation avec l'essence de la mystique chrétienne.
De ce fait, il sera seulement passé en revue les grâces que Thérèse Neumann a reçues de Dieu. De ces grâces elle n'est pas responsable. En conséquence, ces pages ne célébreront pas un personnage encore vivant, mais bien plutôt le Dispensateur de ces grâces de telle sorte qu'il n'est préjugé en rien du verdict définitif de l'Église relativement à la personne et à la vie de Thérèse Neumann.
Tout ce qui est incertain, de seconde main, a été soigneusement écarté. Il ne se trouve, par conséquent, à la base de tous les faits . rapportes, que mon expérience et mes relations propres avec l'héroïne mystique, ce qui en pareille occurrence est absolument indispensable.
Il a fallu recourir par-ci, par-là, dans l'exposé, à une note plus personnelle, en particulier au début, afin 'de faire comprendre la genèse de mes souvenirs vécus sur Konnersreuth.
Ces souvenirs m'incitèrent à en parler d'abord en petit comité. Après de nouvelles visites à Konnersreuth, je les pris comme thèmes de mes conférences publiques, ce qui éveilla en maints auditeurs: le désir de voir fixé et développé par écrit ce qu'ils avaient entendu.
Helmut Fahsel
~ 1 ~
1 ~ Première rencontre avec la mystique
Ce furent des mystiques allemands qui, les premiers, m'initièrent à la doctrine du christianisme. Ainsi, restai-je attaché à celui-ci non seulement par l'entendement mais aussi par le cœur. C'étaient de ces écrivains classiques qui condensaient en enseignements leurs aventures mystiques personnelles afin de conduire leur prochain à cette mystique à laquelle, au fond, tout vrai chrétien est appelé. C'étaient les écrits d'un Eckehart, d'un Tauler, d'un Suso, d'un Ruysbroeck, d'un Thomas a Kempis. Ces œuvres éveillèrent en moi un penchant à la vie contemplative. Nous étions en 1911.
Quelques années plus tard, j'appris à connaître la mystique par une autre face. Je lus des biographies détaillées de Saints1. Par l'intermédiaire de ceux-ci, je connus les phénomènes mystiques d'extériorisation. Je poursuivis alors mes recherches pour découvrir l'enchaînement et le sens de ces phénomènes qui me paraissaient dès l'abord comporter des concordances et des lois. De plus en plus, j'éprouvai le besoin d'une histoire de la mystique chrétienne qui se fondât sur l'étude des sources des vies de Saints de tous les temps et de tous les pays.
Cette recherche me mena quelques années plus tard à un troisième domaine littéraire de la mystique chrétienne, à ce qu'on appelle la « Théologia mystica ».
La « Théologia mystica » est une discipline particulière de la science théologique. Elle se propose d'établir des lois et des définitions en partant de l'étude des sources des Acta Sanctorum2 afin de pouvoir distinguer d'une fausse mystique, les formes d'expression, vie intérieure et phénomènes extérieurs, des mystiques chrétiens. C'est pourquoi cette partie de la théologie est aussi dénommée l'art du discernement des esprits3. La recherche et l'étude de ces manuels de la mystique dura quinze ans. Au fil du temps j'appris ainsi à connaître les meilleurs ouvrages.
Dès lors je possédai deux grandes preuves de la véracité de la religion chrétienne. D'une part, les Saints Docteurs de l'Église, Thomas d'Aquin en particulier, me firent saisir la logique interne des mystères chrétiens de la foi en m'armant de preuves essentielles pour repousser toute attaque contre le christianisme. D'autre part, la concordance existant entre les phénomènes et la parole des Saints de toute époque et de tous pays me démontra l'unité effective et la sainteté de l'Église, c'est-à-dire la véracité du christianisme.
Durant mon séjour au séminaire de Breslau en 1919-1920, j'abordai à nouveau la mystique, mû par le désir, non plus simplement d'une orientation théorique, mais encore d'une éducation pratique de l'âme. Je m'occupai tout d'abord de cette branche de sa littérature qui se propose de conduire l'âme de la contemplation à l'oraison mystique. Par ailleurs je lus la vie et les œuvres de la stigmatisée Gemma Galgani4, décédée en 1903. J'aspirai à devenir, dans mon sacerdoce futur, le directeur d'âmes appelées par Dieu à la contemplation.
Au début de mon activité sacerdotale, je fus accaparé par les nombreuses tâches toutes nouvelles qu'impose le soin d'une paroisse de grande ville. En 1925 seulement ma conférence sur Sainte Jeanne d'Arc me fut un prétexte à me remettre en plein contact avec la mystique. Je comparai les actes biographiques de Jeanne d'Orléans5 avec les récits de la vie d'autres Saints. Maintes pensées spéculatives me vinrent concernant les rapports profonds et les lois des phénomènes de la mystique. Cependant l'étude de la mystique me convainquit de ce qu'en fin de compte, il était indispensable de connaître personnellement un sujet mystique pour rectifier encore son jugement par une fréquentation confiante et prolongée.
2 ~ Ma première expérience de Konnersreuth
Lorsqu'en 1927, j'entendis autour de moi, parler du cas de Konnersreuth, la stigmatisation de Thérèse Neumann n'était pas pour m'étonner. Catherine Emmerich, Maria de Moerl, Dominica Lazzari, Josepha Kumi, Louise Lateau et Gemma Galgani m'étaient connues par des lectures approfondies. Malgré cela, il ne me vint pas à l'idée d'aller à Konnersreuth.
J'avais entendu parler des foules de visiteurs et je craignais que ma première rencontre avec une mystique ne risquât d'être gâtée par quelque circonstance extérieure. Je n'avais cependant nullement conscience d'une appréhension quelconque d'être inférieur à la situation.
Cependant, je ne veux pas nier que malgré tout, une crainte inconsciente de cette nature ait pu renforcer ma résistance.
Peu avant Pâques 1929, j'avais terminé mes conférences de la saison d'hiver. Je me retirai dans ma bibliothèque pour modifier le classement de celle-ci : ce fut là que je reçus la visite d'un jeune prêtre avec qui j'avais fait mes études.
Il m'exhorta avec tout son talent de persuasion à me rendre sur-le-champ à Konnersreuth pour assister à la plus prochaine vision du Vendredi-Saint. Comme argument on m'avançait que ce serait peut-être les dernières visions douloureuses de Thérèse Neumann. D'abord je refusai tout net, afin de ne pas être arraché à mes chères occupations de bibliophile. Cependant, brusquement, comme sous l'effet d'une inspiration étrangère, je cédai et le soir même pris le rapide de Ratisbonne.
À Konnersreuth, je me réjouis de ce que le curé de l'endroit voulut bien m'accorder un long entretien  rappelant mes précédentes lectures. Il me fut refusé de voir Thérèse Neumann sous prétexte qu'elle n'était pas en état de recevoir des visites avant le Vendredi-Saint, par suite de ses souffrances.
Le Jeudi-Saint se passa en conversations avec des prêtres qui attendaient les visions du lendemain. Je fus surpris non moins qu'heureux de rencontrer parmi eux tant d'esprits ouverts. J'eus l'impression qu'il régnait à Konnersreuth une atmosphère spirituelle propre incitant les cœurs aux contemplations suprêmes.
Le Vendredi-Saint, je pénétrai avec plusieurs autres visiteurs dans la chambre de Thérèse Neumann. La jeune fille se trouvait au lit, dans cette position semi-dressée qu'elle prend généralement durant ses visions. Elle ne me parut pas, de prime abord, ressembler par son extérieur à un être humain ordinaire. Ses mouvements et ses attitudes ne semblaient guère fondés sur l'activité de ses muscles propres. Ses membres se levaient mus comme par une force inconnue. Le sang, épanché des yeux sur les joues et jusqu'au menton, semblait simplement posé sur la pâleur du visage. Celui-ci ne ressemblait à nul autre et portait dans sa maigreur livide une expression virile. La mobilité des muscles du front favorisait une mimique particulièrement expressive. Les sentiments de douleur, de compassion, d'affliction et d'indignation apparaissaient tour à tour sur la face lentement dirigée à droite et à gauche.
Les yeux sanglants étaient grands ouverts et suivaient avec résignation et anxiété les scènes de la Passion entrevue.
Sa poitrine était immobile. Elle semblait ne pas respirer. Un silence de mort, simplement interrompu par le gazouillis d'un oiseau, régnait dans la pièce.
Le curé m'avait permis de rester dans la chambre plus longtemps que les autres visiteurs.
Je me tenais près du mur, à deux mètres du pied du lit. Je m'étais promis, non pas de prier mais d'observer attentivement. C'est ce que je fis, tout en inspectant aussi la chambre.
Après une vingtaine de minutes une sensation de froid me glaça le visage. Aux articulations, je ressentis des élancements singuliers. Les jointures de mes doigts semblaient s'écarteler et les articulations des genoux se distendre. Il s'y ajouta un léger picotement des joues. J'eus l'impression que j'allais m'évanouir et tentai de réagir.
Je pensai que l'atmosphère pouvait en être la cause, ou quelque odeur de sang. Je demandai à deux personnes qui se tenaient à mes côtés si elles ressentaient ces symptômes. Elles répondirent par la négative. J'inspirai profondément, lorsqu'à mon grand émoi, je me rendis compte que de plus mon regard se voilait.
Par peur de tomber et ainsi de provoquer un incident, je quittai la chambre.
Je partis le soir même.
Le dimanche suivant, j'avais, en effet, mon devoir sacerdotal à remplir dans ma paroisse. Rentré à Berlin, tout l'intérêt que je portais à ma bibliothèque avait disparu. Apathique à l'égard de tout ce qui était profane, je restais assis toute la journée du samedi à ma table de travail. Konnersreuth et sa stigmatisée m'étaient beaucoup moins présents à l'idée que toujours et toujours le nom de Jésus.
Le soir du Lundi de Pâques, je tins une conférence au cours d'une grande fête. À peine couché, je ressentis de nouveau brusquement une traction dans les membres. Mon visage se glaça. Je commençai à claquer des dents tout en éprouvant un sentiment d'indignité comme de ma vie je n'en avais jamais encore ressenti. Durant deux ou trois minutes je fus comme en proie à une fièvre intense.
Ensuite, je recouvrai mon calme. Une stupeur me saisit. Je ne parvenais décidément à m'expliquer pareille aventure, ni par ma nature propre, ni par des circonstances extérieures. Le passage ci-après de l'autobiographie de la bienheureuse Angèle de Foligno me revint à l'esprit :
« Le feu de l'amour divin crût peu à peu si fortement en moi que par la suite, lorsque j'entendais parler de Dieu, mes dents s'entre-choquaient sous l'excès des sensations. Et si quelqu'un s'était trouvé à côté de moi avec une hache pour s'opposer à cette emprise, je n'aurais pu me retenir, eussé-je dû être tuée. »6
Un an plus tard, le curé de Konnersreuth me raconta le fait suivant : une jeune convertie, s'étant faufilée inaperçue dans la chambre où Thérèse Neumann avait sa vision du vendredi, s'écroula évanouie après quelques minutes. Les parents accoururent et la transportèrent dans la cuisine. Lorsque Thérèse Neumann sortit de l'extase, elle se fit amener peu après la visiteuse et lui dit : « N'aie aucune crainte, le Seigneur ne te rappellera pas à Lui de si tôt. »
Le mercredi 24 juin 1931, j'eus l'occasion de questionner sur mon propre cas Thérèse Neumann, dans l'un de ses états extatiques7. Il me fut répondu : « Ce fut une grande grâce. » De fait, je ne me souviens pas d'avoir jamais ressenti de ma vie pareil ébranlement. Même pas lors de la crise nerveuse que j'eus, en novembre 1914, au cours d'une reconnaissance commandée du vaste champ de cadavres immédiatement après la bataille de Gheluve sous Ypres alors que j'éclatai en larmes.
Par ailleurs, visitant une salle d'autopsie de la Faculté de médecine de Berlin, j'étais resté en ce temps d'un calme parfait.
L'impression de ma première visite à Konnersreuth disparut presque complètement quelques semaines plus tard.
D'autres travaux me valurent une diversion. Ce ne fut qu'au cours de mes conférences de l'hiver de 1929-1930 que je pris la ferme résolution de visiter Konnersreuth une seconde fois vers le temps pascal suivant.
3 ~ Je fais la connaissance de Thérèse Neumann
Le samedi précédant la Semaine Sainte de 1930, je débarquai à Konnersreuth. Le même jour, je fis part au curé de l'endroit de mon intention d'y séjourner une quinzaine. J'avais apporté tous les documents nécessaires à un travail de traduction, ne voulant m'imposer en aucune façon pour attendre patiemment qu'on m'appelât.
Le dimanche matin, le curé me pria de donner l'après-midi une conférence au cercle des jeunes gens. En même temps il m'annonça que je pourrais saluer Thérèse Neumann, le soir même.
J'appris alors à connaître la stigmatisée pour la première fois dans son état normal.
De son lit elle me souhaita cordialement la bienvenue. Je ne la reconnus pas du tout. Le visage et l'allure étaient frais et dispos. Nous parlâmes d'abord de ses oiseaux, ensuite de sujets religieux. Déjà alors j'eus l'impression, qui ne me quitta jamais plus, qu'il s'agissait ici d'un sujet sain qui alliait une sincérité et une candeur rares à la perspicacité de l'intelligence et à l'énergie de l'esprit.
Dans toutes ses conversations régnait un singulier mélange d'humour savoureux et de gravité naïve.
Les choses profanes étaient traitées avec bonne humeur  avec un plaisir visible, tantôt avec un sérieux prenant.
Je me trouvai plus d'une fois intimidé vis-à-vis d'elle, d'une timidité que je ne puis m'expliquer que par sa supériorité. Cette supériorité me parut se fonder sur le fait que son psychisme était plus cohérent, plus net et plus raffiné que le mien, que dis-je, plus que celui de tous les humains que j'aie connus à ce jour.
Sa maîtrise de soi semble moins imputable à une disposition naturelle ou à l'ascèse personnelle que bien plutôt à l'action d'un esprit supérieur dont Thérèse Neumann est visiblement l'instrument parfait et soumis.
Je passai six soirées consécutives, plusieurs heures chaque fois, chez elle, dans l'intimité la plus étroite avec ses parents et ses amis. Je fus en même temps témoin de nombreuses visions. J'étais ravi d'avoir pu me lier aussi rapidement. Je restai quinze jours sur place. Je me retrouvai encore à Konnersreuth autour de la Pentecôte et de Noël. J'attachai un grand prix à l'observation de la mystique et de ses visions à l'époque des trois fêtes capitales de l'Église. Maintes visites ont succédé par la suite  parler avec une certaine compétence de l'affaire de Konnersreuth, par expérience personnelle.
Mes souvenirs furent complétés par des visites aux personnes qui rassemblaient également des matériaux concernant Thérèse Neumann sur la base d'expériences du même ordre.
De la sorte, j'ai fait la connaissance non seulement d'intelligences averties, mais aussi de caractères probes et charitables.
~ 2 ~
1 ~ Début des états mystiques
Quand ont commencé les états mystiques de Thérèse Neumann ? Quelque circonstance extérieure peut-elle être considérée comme leur cause ou leur prétexte ?
Il n'est nullement établi que la maladie de 1918 à 1926 ait été la cause, le prétexte ou l'origine de sa vie mystique.
Des phénomènes mystiques exceptionnels se sont manifestés, il est vrai, après la guérison subite de l'année 1926, la stigmatisation, par exemple, et en corrélation avec celle-ci, l'absence complète de nourriture. Absolument rien ne prouve cependant que la grâce de la contemplation extraordinaire et les relations mystiques avec les sacrements qu'elle possède aujourd'hui ne remontent qu'au début de cette maladie.
Je demandai un jour à Thérèse si elle avait reçu du Seigneur des grâces particulières avant cette maladie.
Elle répondit : « Depuis toujours j'ai bien aimé le Seigneur. »8 Elle se tut quant aux détails. J'avais cependant l'impression bien nette que le secret de son mutisme devait être recherché, soit dans son humilité, soit dans quelque subordination à ses voix secrètes9.
J'appris qu'elle était jadis non seulement des plus attentives au cours de religion et aux instructions des jours de fête, mais aussi qu'une fois rentrée elle mettait en œuvre par écrit ce qu'elle venait d'entendre.
Malheureusement, les cahiers et leur contenu furent brûlés par mégarde, en 1925, lors de travaux effectués à la maison paternelle.
Dès sa plus tendre enfance, elle voulait devenir sœur missionnaire, afin « d'aller chez les nègres », comme elle disait. C'est pourquoi, en prélevant peu à peu sur son salaire alors que plus tard elle se trouvait en service, elle amassait la dot qu'il lui fallait apporter au couvent.
J'ai remarqué par maintes biographies de vrais mystiques qu'il est presque constant de voir apparaître dès la plus tendre enfance des grâce extraordinaires chez les sujets qui plus tard développeront sans arrêt des phénomènes mystiques surprenants.
S'agit-il chez eux de maladies, elles ne se révèlent pas comme une origine, mais bien plutôt comme une étape transitoire destinée à préparer le mystique à recevoir des grâces plus hautes par la réforme de l'âme et du corps. De même, il est frappant qu'à chaque fois l'entourage du mystique n'a jamais rien su des premières grâces mystiques de la jeunesse de celui-ci, de son vivant. Ce n'est que sur la fin de l'existence ou après la mort du mystique considéré que ces particularités ont été connues. Il semble que ce soit là le fait d'une volonté supérieure et j'ai la conviction qu'il en est de même dans le cas de Thérèse Neumann. Plus tard seulement, les prémices de sa vie mystique pénétreront dans le public.
Thérèse est née en 1898 et a encore cinq sœurs et quatre frères en vie. Elle fut de tout temps une enfant saine et naturelle, sans le moindre indice d'hypersensibilité ou de bigoterie. Sa soif de vérité a toujours été si grande qu'elle se refusait à jouer à la poupée, à écouter des contes dès qu'elle s'apercevait que tout cela ne répondait pas complètement à la réalité. La pauvreté régnait au logis et les enfants durent tôt aider au travail. Thérèse préférait toujours les tâches masculines, en particulier les travaux des champs.
Son occupation préférée dans ses instants de loisir était de soigner les plantes.
Ses lectures religieuses étaient le petit catéchisme, son livre de prières et les publications populaires Nolburga10, Rosenhain11, la Postille de Goffiné12 et la Philotée13 de François de Sales.
En fait de livres profanes, elle ne connaissait que ses livres d'école et deux manuels d'horticulture.
En 1912, elle était en service chez un habitant du village qui tenait un café et une exploitation agricole. Plus tard, la majorité des hommes étant au front, elle accomplissait les plus rudes travaux des champs. Elle labourait et ensemençait à la machine, s'occupait aux chargements et ensuite garda les bœufs. Elle avait la réputation d'être la plus vigoureuse fille de la localité, étant capable de porter 75 kilogrammes du rez-de-chaussée au grenier sans poser son fardeau. Elle possède encore aujourd'hui sa forte stature et ses larges épaules. Elle n'a jamais dansé. Par contre, elle dut assurer fort souvent le service de la salle de danse. Elle n'était pas bégueule et se mêlait volontiers à toute plaisanterie pas trop grossière. Les prétendants qui se trouvèrent n'eurent cependant jamais de chance auprès d'elle.
Ne voulait-elle pas, comme déjà dit, devenir sœur missionnaire ?
2 ~ Maladies et guérisons subites 14
L'histoire de ses maladies commence en 1918. Un incendie éclate au village. Thérèse Neumann aide à la chaîne. Alors qu'elle soulève des seaux d'eau, elle ressent soudain une douleur dans l'épine dorsale. Depuis ce jour elle ne peut plus travailler convenablement : à chaque effort et même rien qu'en se baissant, ses yeux s'enténèbrent et elle s'affaisse.
D'intolérables douleurs apparaissent.
Après divers accidents graves, elle entre à l'hôpital de Waldsassen15 en avril 1918. Elle souffre de l'estomac, des intestins, présente des symptômes de paralysie et des accès d'étouffements. Elle en sort non guérie en juin de la même année. En hiver, elle devient tout à fait impotente  1919, complètement aveugle. À la longue, sous l'effet de la position allongée, jointe à l'immobilité complète, apparaissent dans le dos de graves ulcères pénétrant jusqu'aux os.
En avril 1923, elle guérit subitement de la cécité. Un matin dans son sommeil, il lui sembla qu' « on touchait » son oreiller, « tout comme si on y grattait ». Elle en fut réveillée et aperçut ses mains ainsi que le chevet de son lit. Toute surprise et ne pouvant y croire, elle regarda tout autour de sa chambre. Effectivement, elle voyait.
Ce 29 avril 1923, jour de la guérison de la cécité, était celui de la béatification de Thérèse de l'Enfant-Jésus16.
Thérèse Neumann n'ignorait pas que cette béatification était en cours. C'est pourquoi elle avait voulu peu auparavant faire une neuvaine pour la recommander à Dieu, mais non pas pour guérir elle-même. De plus, elle avait souvent prié pour obtenir l'esprit de simplicité de la petite Thérèse de l'Enfant-Jésus. Avec une très forte conviction intime, elle attribua sa guérison à l'intercession de la petite Thérèse de l'Enfant-Jésus vénérée par elle.
Les années suivantes, ses souffrances physiques s'accroissent. Par suite d'une chute malheureuse hors de son lit, sa jambe gauche s'était de plus repliée de telle façon qu'elle se trouva placée en dessous de sa cuisse droite. Elle resta immobile dans cette position pendant 9 mois.
Le 17 mai 1925, elle fut brusquement guérie de sa luxation de l'épine dorsale, de même que des maladies et douleurs concomitantes. C'était la date de la canonisation de la même Thérèse de l'Enfant-Jésus. Ce jour-là, dans l'après-midi, elle aperçut soudain de son lit une vive lumière vers l'angle droit de sa chambre tout en entendant une voix. Vivement, elle frappa le plancher de sa canne pour appeler ses parents. Ceux-ci allèrent à leur tour quérir le curé et une sœur de charité qui se trouvait au village. Les quatre témoins déclarent ce qui suit :
« Nous vîmes la ''Resl'', assise sur son lit, dans une position qu'elle était incapable de prendre d'elle-même jusqu'ici. Elle semblait parler à quelqu'un sans que nous entendîmes quoi que ce fût. Soudain, elle étendit le bras droit et il sembla qu'une force s'emparait de sa main pour tirer d'une secousse la malade en avant. De douleur le visage de Resl se convulsa et elle porta ses mains aux reins. Quand elle revint à elle, elle nous cria : ''Donnez-moi mes vêtements, je suis guérie, je puis me lever.'' »
Elle se leva. La sœur infirmière vit à son grand étonnement que les ulcères du dos avaient tous disparu. Sa démarche d'abord hésitante se raffermit peu à peu. Sa maladie ne revint jamais. Elle-même rapporte ce qui suit sur l'apparition :
Une voix infiniment aimable sortant de cette lumière éblouissante questionna : « Resl, ne voudrais-tu pas guérir ? »
Elle répondit : « Tout m'est égal, la vie ou la mort, la santé ou la maladie  voudra, lui seul sait ce qui convient le mieux. »
La voix : « Serais-tu contente si aujourd'hui tu pouvais te lever, marcher et faire de nouveau tout toi-même ? »
Elle : « Tout m'est une joie de ce qui vient de Dieu. »
La voix : « Il t'est permis aujourd'hui d'éprouver une petite joie, tu peux te lever, essaye donc, je vais t'aider. »
La voix ajouta peu après : « Cependant, il te sera donné de souffrir encore beaucoup et longtemps, et aucun médecin ne pourra te soulager. Par la souffrance seule, tu pourras le mieux exercer ta vocation et ton esprit de sacrifice, et ainsi aider les prêtres. Il est sauvé infiniment plus d'âmes par la souffrance que par les plus brillants sermons. »
En novembre 1925, elle eut une très grave crise d'appendicite. Le médecin décida : « De toute urgence à l'hôpital pour l'opération. » Elle eut pitié de sa mère en larmes, aussi dans ses souffrances pria-t-elle : « Tu sais, petite Thérèse, que tu pourrais m'aider, tu m'as si souvent aidée  état est ma mère. » Soudain, elle se dressa, ouvrit les yeux, le visage comme transfiguré. Elle tendit les mains devant elle vers quelqu'un d'invisible et répéta à plusieurs reprises « Oui », puis se souleva complètement. Revenant à elle, elle fit : (suite dans le livre)
TABLE DES MATIÈRES
REPORTAGE DE
43......................................7
14 JOURS SANS
MANGER.........................17
LA LETTRE DE
THERESE...........................21
AVANT-PROPOS.........................................25
CHAPITRE
1................................................27
1 ~ Première
rencontre avec la mystique
Mystiques
allemands. Vies de saints. Théologia mystica. Conférence
sur Sainte Jeanne d'Arc
2 ~ Ma première
expérience de Konnersreuth
Célébrité
de Konnersreuth. Son atmosphère spirituelle. Vision du
Vendredi-Saint 1929. Émotion personnelle.
Une grande grâce
3 ~ Je fais
connaissance de Thérèse Neumann
Pâques
1930. Quinze jours à Konnersreuth. Supériorité
spirituelle de Thérèse. Pentecôte et Noël
1930. Observations personnelles
CHAPITRE
2...............................................37
1 ~ Début
des états mystiques
Les
maladies n'en sont pas l'origine. Antécédents
religieux. Loi de la vocation précoce. Jeunesse de Thérèse
2 ~ Maladies et
guérisons subites
Maladie
et cécité 1918-19. Guérison de la cécité
en 1923. Rétablissement complet en 1925. Vision de Sainte
Thérèse de l'Enfant-Jésus. Appendicite
3 ~ La voie
purgative
Les
trois voies de la mystique. Vocation de la mystique extraordinaire.
Purgation passive des sens. Purgation passive de l'esprit. Tentations
du démon
CHAPITRE
3...............................................50
1 ~ Paroles
surnaturelles et visions
Authenticité
des paroles surnaturelles. Action de l'ange gardien. Observations
portant sur plus de 40 visions. Début de la vision.
Développement de la vision. Fin et contenu des visions. Vérité
historique. Idiomes étrangers. Sensitivité mystique.
Vision de corps lumineux
2 ~ La voie
illuminative
Illumination
ordinaire et extraordinaire. Caractère pédagogique.
Illumination par les anges. Critères d'authenticité
CHAPITRE
4................................................61
1 ~ Contemplation
et extase d'amour
Prière
contemplative. Mariage mystique. Extase d'amour. Saignement du
cœur
2 ~ La voie
unitive
La
mystique intéresse tous les chrétiens. Les sept dons du
Saint-Esprit. Union extraordinaire. Essence de la mystique. Le
mystique est-il passif durant l'extase ? Thérèse,
mystique individualiste
CHAPITRE
5................................................69
1 ~ La
stigmatisation
Début
de la stigmatisation en 1926. Don des larmes. Saignement des yeux.
Plaie du côté. Stigmates des mains. Stigmates des pieds.
Plaies de la tête. Stries de la flagellation. Plaie de
l'épaule. Souffrances et fièvre traumatique. Arrêt
du cœur. Histoire des 327 stigmatisés. Vraie et fausse
stigmatisation. Absence de suggestion. Un décalque du Christ
2 ~ L'essence
de la mystique sociale
Solitude
et mystique. Caractère social. Les phénomènes ne
sont pas des accessoires. Le « sensationnel »
sacré. Vocation des femmes. Marie et Marie-Madeleine.
Mystiques sociales. La nature féminine et la mystique. La
mission apostolique de Thérèse
CHAPITRE
6................................................80
1 ~ L'extase
mimique
Gestes
corporels. Mimique des yeux et du visage. Processus physiologique.
L'apologétique muette de Thérèse. Le cas de
Kaltern (Tyrol) en 1833
2 ~ Mystique et
esthétique
Contemplation
mystique et contemplation esthétique.
Émotion esthétique et extase joyeuse. Sentiments
esthétiques et extase mimique. Le mystique est une
œuvre d'art divine. Style de Konnersreuth. Harmonie des
phénomènes
CHAPITRE
7................................................86
1 ~ L'état
de ravissement
Cécité
et état d'enfance. Suspension de la mémoire. Suspension
de la faculté d'abstraction. Intelligence et naïveté.
Objectivité des récits. Don de discernement des objets.
Réaction aux reliques et au sang de stigmates. Réaction
devant les personnes consacrées. Discernement des esprits.
Sensibilité au péché. Attitude à l'égard
des visiteurs. Don de sagesse et de science. Trois anecdotes vécues.
Le sentiment de la présence de l'ange gardien
2 ~ Trois
critères de la vraie mystique
Mystique
authentique et occultisme. Qu'est-ce que le discernement des
esprits ? Rêverie et fanatisme. Que sont les dons de
sagesse et de science ? Le critère de sainteté.
Caractère et tempérament. Le jugement suprême de
l'Église. Humilité de Thérèse. Saint
François d'Assise
CHAPITRE
8..............................................109
1 ~ L'état
de repos extatique
Repos
et sommeil réparateur. Repos dans l'extase. Absences de
Thérèse. Don de prophétie. Raffermissement de la
foi. L'occasionnisme. Politique mystique
2 ~ Critique de
l'état de repos extatique
Des
phénomènes sans précédent. Importance de
l'expérience personnelle. Révélations privées
sur l'au-delà. Le caractère religieux du repos
extatique. Christ ou Belzébuth ? Caractère des
réponses. Deux anecdotes vécues. Un dernier critère
essentiel de mystique authentique. Explication par Saint Thomas
d'Aquin des grâces gratuitement données
CHAPITRE
9..............................................123
1 ~ Absence de
nourriture et perte de sommeil
Depuis
1922 plus rien de solide. Absence complète de nourriture
depuis 1927. Perte de sommeil. Sommeil mystique. Assoupissement après
les visions. Bonne santé de Thérèse. Les 15
jours de l'enquête de 1927. Des organes sains. Aucune sensation
de faim. Efforts pour provoquer une nouvelle enquête.
Résistance du père. Ni hystérie, ni supercherie.
Relation avec d'autres phénomènes. Nicolas de Flüe
2 ~ Le sens
profond du jeûne absolu
Raison
d'être des phénomènes corporels. Faux
spiritualisme. Christianisme et matière. Mystique matérielle.
La Transfiguration du Christ d'après Saint Thomas. Vision de
la Transfiguration du Christ en 1926. Thérèse,
témoignage muet d'espérance
3 ~ Relation
mystique avec la Sainte Eucharistie
« Je
vis du Sauveur. » Le désir du sacrement.
L'extase de communion. Visions du Sauveur. Modification des lois de
la pesanteur. Disparition de la Sainte Hostie. Un souvenir vécu.
Accroissement des forces physiques. Conservation des Saintes Espèces.
Communication télépathique. Dissolution des espèces
eucharistiques. Communion sans prêtre. Autre souvenir vécu
en 1931. Absence de nourriture et Sainte Communion. Gemma Galgani
CHAPITRE
10............................................142
1 ~ Suppléance
mystique
Le
courrier de Thérèse. Sort réservé aux
suppliques. Comment se produit la suppléance mystique.
Souffrances pour la parenté. Début de la suppléance
mystique. Nature et durée des souffrances. Maux de gorge pour
un séminariste. Rhumatismes pour le père. Grippe pour
le frère. Soif pour l'alcoolique. Sombre nuit pour le libre
penseur. Hostie rendue pour la femme sacrilège. Souffrances du
vendredi pour le juif. Lassitude de vivre pour l'obsédé
du suicide. Apparitions de Thérèse en d'autres
endroits. Suppléance par souffrances occasionnelles.
Souffrances mystiques pour des défunts. Maladies
inexplicables. Ni hystérie, ni autosuggestion. Le don de
guérison miraculeuse. Trois exemples éclatants
2 ~ Le sens de
la suppléance mystique
Les
trois degrés de l'amour du prochain. Les trois caractères
de la suppléance mystique. Le triple aspect des sacrements et
de l'Incarnation. Thérèse, instrument du Christ
CHAPITRE
11............................................165
1 ~ Correspondance
liturgique
Correspondance
avec l'année liturgique. L'individualisme dans la prière.
Les visions et le calendrier de l'Église. Les règles
fixes de l'hémorragie stigmatique. Souffrances accrues.
Influence mystique de la Sainte Messe. Assistance à des messes
éloignées. Comment se produisent les visions
2 ~ Le double
paradis
Le
paradis originel. Le paradis futur. Les effets sur l'âme de
l'approche de la transfiguration. Anticipation eschatologique. Un
pont vivant vers l'au-delà
CHAPITRE
12............................................176
Le sens suprême du
cas de Konnersreuth
Le
mystique est un génie religieux. L'esprit de notre temps. La
croix dressée. L'histoire est un mauvais professeur. Craignez
le Sauveur qui passe !
NOTE
DES TRADUCTEURS ...................179
1 Bernardin
de Sienne, Jean de Dieu, Pierre d'Alcantara, Philippe Neri, Joseph
de Cupertino, Gérard Magella, Hildegarde de Bingen, Gertrude
la Grande, Brigitte de Suède, Catherine de Sienne, Catherine
de Gênes, Catherine de Ricci, Madeleine de Pazzi.
2 Vie
des Saints, Anvers, 1643-1930, 65 in-folios (jusqu'au 10
novembre du calendrier catholique).
3 « Mais
éprouvez si les esprits sont de Dieu »,
Première Épître de
Saint Jean, IV, I.
4 1878-1903
à LUCQUES. Vie, Saarelouis, 1916 
extases, Saarelouis, 1919.
5 EYSEL :
Jeanne d'Arc, Ratisbonne, 1864 
d'Arc, Paris, 1905, 2 vol. in-4.
6La
Route de la vie éternelle, LANDSHUT, 1835, I, 18.
7Voir
chapitre 8 (1 ~ L'état de repos extatique).
8 NdT :
Thérèse emploie constamment le terme de Heiland,
équivalent du reste très courant en Allemagne de :
Sauveur, bon Dieu, etc. Il nous arrivera parfois, sacrifiant aux
exigences de la traduction de le rendre par : Jésus,
Christ, Seigneur, Dieu, etc.
9 Voir
chapitre 3 (1 Paroles surnaturelles et visions).
10 NdT :
Journal catholique très répandu dans les campagnes
allemandes surtout et spécialement destiné aux
domestiques féminins.
11 NdT :
Buisson de roses. Fondé en 1916, en grande partie pour servir
la dévotion à la petite Ste Thérèse
de Lisieux.
12 NdT :
Recueil très populaire en Allemagne, de commentaires des
évangiles et épîtres de l'année
catholique. S'adresse particulièrement aux classes
populaires, peu cultivées. Son auteur, le prémontré
LÉONARD GOFFINÉ, est né à Cologne, en
1648, et est mort à Oberstein-sur-Nahe, en 1719. Sa Postille
parut en première édition, en 1690, à Mayence.
13 NdT :
ou Introduction à la vie dévote.
14 Détaillé
dans GERLICH, Thérèse Neumann, 2 vol. Munich,
1929.
15 NdT :
Bourgade industrielle à 6 km. de Konnersreuth.
16 Thérèse
Martin, 1873-1897, Carmélite à Lisieux.
HRM-BUNEUMANN 21 €
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