Pour la première fois, voici la vie détraquée du milliardaire Jeffrey Epstein, confident de Bill Clinton, qui a piégé, pendant 20 ans, pour le compte des services israéliens, des milliers de députés, sénateurs, hommes d'affaires, journalistes, stars de cinéma, scientifiques de renom, recteurs et doyens d'universités, premiers ministres, princes et princesses (dont le prince Andrew), et même des présidents avec son réseau de prostitution de jeunes filles.
De son ascension en tant que professeur de mathématiques en passant par une carrière ratée à Wall Street, on le suit jusqu'à sa gloire et sa déchéance, en passant par sa rencontre capitale avec Ghilaine Maxwell, la fille d'un autre très grand espion du Mossad, Robert Maxwell qui avait acheté les médias britanniques pour le compte d'Israël.
Alors qu'il se prétendait millionnaire grâce à Wall Street, en réalité Epstein s'était transformé en proxénète spécialisé pour les seuls ultra-riches et tout-puissants qui n'exigent qu'une seule chose: la discrétion la plus totale. Il invitait tout ce qui était célèbre dans ses différentes luxueuses propriétés, îles privées ou encore à Paris, où toutes les chambres étaient sonorisées et équipées de caméras très discrètes. En leur fournissant régulièrement des gamines, Epstein avait monté le plus grand réseau international de pédophiles, au point que son avion a été surnommé par les contrôleurs aériens le "Lolita Express", avion que prenaient régulièrement Bill Gates comme Bill Clinton. Et ensuite il vendait les vidéos aux services.
Arrêté par la police américaine une seconde fois pour "trafic de mineures" il a été retrouvé mort dans des conditions spectaculaires en août 2019 dans sa cellule du Metropolitan Correctional Center de New York. Un suicide qui a arrangé toutes les célébrités dont les noms se trouvent dans son fameux "Carnet Noir".
Cette enquête, menée par le grand reporter Dylan Howard et aidé par deux autres journalistes américains, apporte des révélations incroyables sur les activités d'Epstein, de sa "Madame" Ghislaine Maxwell et sur la manière dont ils mettaient ces jeunes filles en esclavage pour les ultra-riches, et les abus qu'elles vivaient.
Ce livre n'est pas censuré et contient des documents jamais publiés, obtenus par l'auteur qui a suivi l'affaire Epstein depuis son tout premier séjour en prison en Floride. Ce qui n'a pas empêché Bill Gates, l'homme qui veut vacciner tous les habitants de la planète, de reprendre en sa compagnie le "Lolita Express" au moins 4 fois, et cela bien après sa sortie de prison !
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Question: combien de députés, de journalistes, de présentateurs tv français et de fonctionnaires ont été filmés par Epstein dans son appartement parisien ou même Bill Gates se rendait souvent ?"
HRM-BUEPSTEIN
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En 2002, Epstein a acheté un appartement de 214 m2 sur l'avenue Foch - à l'époque de son ascension et de ses soirées en compagnie de Donald Trump. Loin d'être un pied-à-terre privé, cette demeure parisienne allait accueillir nombre de personnalités, dont le célèbre prédateur sexuel Harvey Weinstein, ou le complice présumé d'Epstein, le prince Andrew, tout comme l'ancien conseiller manipulateur du président Donald Trump, Steve Bannon. Un autre de ses principaux complices, Jean-Luc Brunel, habitait également Paris, et son bras droit, Ghislaine Maxwell, née en France, était Française. Toutefois, il semble qu'Epstein soit devenu un proche collaborateur d'un autre groupe intrigant de résidents locaux, parmi lesquels l'ancien ministre Jack Lang.
Selon les dossiers fiscaux, en 2018, la mystérieuse fondation Gratitude America d'Epstein a versé 57.897 dollars à une association culturelle parisienne, et cela lors sa toute première année d'existence. Cette même année, Gratitude America a également fait des dons à une clinique sexuelle basée à Rome et à une troupe de ballet en Lituanie (à mettre en relation avec le fait qu'Epstein était également le mécène du Ballet de Floride précisément pendant les années où il abusait des jeunes filles à Palm Beach !)
À Paris, le bénéficiaire des largesses d'Epstein était l'Association pour la promotion de la politique culturelle nationale menée dans les années 80 et 90 du XXe siècle. L'organisation ne dispose ni de site web, ni de comptes sur les réseaux sociaux. On ne trouve pas non plus de communiqué de presse annonçant sa création ou ses projets. La base de données Gralon précise qu'elle a été fondée le 11 juillet 2018 et la présente comme une organisation culturelle se donnant pour mission de promouvoir
« les réalisations les plus significatives et le rôle des principaux dirigeants [des années 80 et 90]; de développer des relations entre les milieux culturels et économiques initiés par cette politique et de resserrer les liens, qui en sont issus, entre créateurs, chercheurs et producteurs; d'encourager la production et la diffusion de toutes les créations et réalisations, y compris dans les domaines audiovisuel et cinématographique, à l'effet de faire connaître cette politique et en favoriser la compréhension par un large public ».
Parmi les hommes politiques français en vue de la fin du XXe siècle, il est vital de citer Jack Lang, qui a assumé la fonction de ministre de la Culture de 1981 à 1986 et de 1988 à 1993, et celle de ministre de l'Éducation Nationale de 1992 à 1993 et de 2000 à 2002. Il a également été porte-parole du gouvernement de 1991 à 1992, ainsi que maire de la ville de Blois de 1989 à 2000. Lang et Epstein se sont rencontrés et ont été vus plusieurs fois ensemble en société dans les mois qui ont précédé la création de cette association.
Fin août 2019, quelques semaines seulement après la mort d'Epstein, Jack Lang a déclaré à FranceInfo qu'il avait assisté à une cérémonie pour marquer les 30 ans de la Pyramide du Louvre en mars 2019 en compagnie du délinquant sexuel. Qualifiant Epstein d'« homme charmant, courtois et agréable », l'ancien ministre socialiste semblait insinuer que rien ne laissait présager l'arrestation du trafiquant sexuel par le FBI en juillet: « Je ne suis allé chez lui, avenue Foch, qu'une seule fois pour déjeuner » poursuit Lang. « Il est vrai qu'il était souvent entouré de belles femmes, mais elles n'étaient manifestement pas mineures. »
Mais Jack Lang était-il vraiment apte à discerner les personnalités ? Ami fier du pédophile Woody Allen, il a signé la fameuse lettre ouverte du journal Le Monde en 1977 défendant trois hommes accusés de relations sexuelles avec des mineures. En 2011, l'ancien ministre de l'éducation Luc Ferry a déclaré à l'antenne du Grand Journal avoir été informé de l'implication d'un ministre, toutefois sans nommer quiconque. Ensuite, Yves Bertrand, le directeur des services de renseignement français a confié avoir « dit à certains amis politiques de Jack Lang » que ces rumeurs devaient les inquiéter. À l'époque, Jack Lang avait déclaré au Daily Mail: « Je ne veux pas être mêlé à ces histoires et je m'exprimerai en temps voulu (...) Cette affaire est malheureusement insignifiante ».
Personne n'a jamais été poursuivi en justice dans le cadre de ce dossier. Pour en revenir à Epstein, si Jack Lang n'était pas le représentant officiel de l'association qui a bénéficié du don d'Epstein, en revanche ses collaborateurs les plus proches, eux, en occupaient les postes clés! Ainsi, le président n'était autre que Christophe Degruelle, son ancien chef de cabinet au ministère de l'Éducation. Le trésorier, Jacques Renard, en était le directeur adjoint et le chef de cabinet du ministère de la Culture, de Jack Lang. La secrétaire, Sylvie Aubry, n'avait pas travaillé directement pour Lang mais partageait sa propre adresse professionnelle (fleuriste et boutique) avec l'association! Un autre employé du cabinet de Lang figurait également sur la liste des membres de l'association.
Aujourd'hui, il ne reste quasiment plus aucune trace de cette organisation - ni de ce qu'elle a bien pu faire avec l'argent de Jeffrey Epstein.
L'enquête française sur Epstein et ses complices, lancée en août 2019, n'a toujours pas porté ses fruits...
Elle est au point "mort"!
« Je connais Jeff depuis 15 ans. Un type génial... C'est un plaisir de passer du temps avec lui. On dit même qu'il aime autant les jolies femmes que moi et il les préfère plutôt jeunes. »
Donald Trump, 2002
« On m'a dit qu'Epstein était ‘membre des services de renseignements' et que je devais le laisser tranquille. »
Alex Acosta, ancien avocat à Miami
devenu ministre de la Justice
~ Préface édition américaine ~
Pour les journalistes d'investigation, il arrive trop souvent que la recherche de la vérité prenne fin avant même de déboucher sur une conclusion satisfaisante. Les pistes se brouillent et les cheminements de l'enquête se heurtent à des impasses. Dans le cas de Jeffrey Epstein, même dans la mort, le gouffre, se révèle infiniment plus profond et complexe.
Des questions troublantes au sujet du pédophile inculpé se sont posées pour la première fois en 2008, à l'échelle nationale, lorsque Epstein a été condamné à une peine de seulement 18 mois de prison - et ce, avec sursis - suite à la découverte par le département de police de Palm Beach de plus de 30 de ses victimes abusées sexuellement, toutes adolescentes.
L'ancien ministre du Travail des États-Unis, Alex Acosta, avait, à l'époque, participé à la mise en accusation d'Epstein, et, face aux critiques, Acosta avait fermement assuré qu'il avait conclu le meilleur "marché" possible. Mais lorsqu'on lui a demandé si Epstein avait écopé d'une peine plus légère au motif qu'il était membre des services de renseignement internationaux, monsieur Acosta a présenté un démenti ambigu - dans un style typiquement politique:
"C'est une affaire qui a été soumise par notre cabinet, elle a été soumise sur la base de faits et je consulte les rapports et autres documents; je ne peux pas l'aborder directement en raison de nos directives, mais je peux vous dire que beaucoup de dossiers vont dans des oubliettes", a déclaré M. Acosta.
Aujourd'hui, à travers le prisme d'une enquête extraordinaire et assidue, nous avons découvert que le "trou de lapin" est plus profond que ce que l'on aurait pu imaginer.
Jusqu'à présent, le monde n'a connu que la moitié de la sordide saga qu'est la vie et la mort du milliardaire pédophile Jeffrey Epstein.
Jusqu'à maintenant.
Les morts comme Epstein ne racontent pas d'histoires, mais nous, nous pouvons le faire. L'histoire que nous raconterons dans ce livre est celle de victimes d'abus sexuels, de cadavres, d'espions, de menaces de mort et d'une conspiration internationale comme on n'en a jamais vu.
Tout le monde sait qu'Epstein a utilisé son génie mathématique et son ambition dévorante pour se tailler une place dans la haute société, où il s'est fait passer pour un investisseur milliardaire et un philanthrope attachant. Ses mystérieuses richesses, son jet privé clinquant et ses impénétrables manoirs fortifiés lui ont permis de laisser libre cours à son insatiable appétit pour les jeunes filles mineures et ce en toute impunité pendant des décennies. Cela ne fait aucun doute.
Mais, pour la première fois, cet examen inédit jette la lumière sur un aspect encore plus sombre de la vie obscure et tordue d'Epstein, une histoire qui parcourt le globe, depuis la Maison Blanche jusqu'à Manhattan, en passant par le Nouveau Mexique, Palm Beach, Paris, les Îles Vierges américaines et le Mossad israélien, avant de se conclure au Kremlin en Russie.
***
Epstein, du moins en surface, était autrefois l'incarnation du parfait célibataire de la jet-set. Ce self-made man mystérieux, qui s'était élevé de la classe ouvrière de Brooklyn jusqu'aux sommets du luxe, était un proche confident des présidents, des ministres, des stars du cinéma de première classe et même de la royauté britannique. Mais pendant des années, des rumeurs inquiétantes ont circulé qui laissaient entendre que l'énigmatique milliardaire dirigeait secrètement un réseau clandestin de proxénétisme, lequel prostituait des jeunes filles sous son contrôle aux hommes les plus riches et les plus influents de la planète. Epstein et ses copains de pouvoir n'ont pas vraiment cherché à dissimuler leurs perversions: que ce soit dans son jet privé, surnommé le « Lolita Express », dans ses manoirs aux quatre coins du monde ou sur sa propre île privée, Epstein voyageait avec une ribambelle de jeunes femmes à ses côtés. Pour les hommes invités à le rejoindre, c'était un véritable terrain de jeu pédophile à l'échelle mondiale. Il ne s'agissait même pas de virées sexuelles, des sexscapades1 périodiques. Les horreurs orchestrées par Epstein étaient quotidiennes. Une enquête policière massive en Floride s'est terminée en 2007 non par un "boum", mais par un gémissement: après seulement quelques mois de prison, Epstein s'est remis à la tâche, affichant sa liberté et sa débauche dans le monde entier pendant plus d'une décennie.
À l'été 2019, cependant, la possibilité d'obtenir justice semblait enfin réelle, car des agents fédéraux ont officiellement accusé Epstein d'avoir organisé le plus vaste réseau de pédophilie de l'histoire. Certaines de ses courageuses victimes - aujourd'hui des femmes adultes - se sont présentées pour rompre le silence et confronter leur agresseur. Il a alors semblé que ses méfaits les plus graves allaient finalement être révélés et que ceux qui avaient pris part à cette infâme machination seraient mis sous les feux de la rampe.
Le public était sur le point d'apprendre enfin la terrible vérité et de demander des comptes à tous ceux qui avaient participé à ce complot. Mais les espoirs d'une justice longuement attendue ont été anéantis le 10 août quand Epstein a été retrouvé mort dans sa cellule au Centre correctionnel métropolitain de New York.
Le verdict: suicide. Le moment: opportun, c'est le moins que l'on puisse dire.
L'homme au centre de ce plan monstrueux, le diable qui aurait pu enfin avouer pour sauver ce qui restait de son âme, a été réduit au silence pour toujours. étant le seul inculpé dans l'acte d'accusation, les poursuites contre Epstein ont été abandonnées. Il n'y aurait pas de procès public et aucune autre preuve de première main ne serait dévoilée. Il semblerait qu'Epstein ait finalement échappé au châtiment pénal et qu'il ait une fois de plus réussi à museler ses victimes.
Mais cette histoire n'est pas terminée. Au cours des 8 dernières années, cette équipe d'enquêteurs a remonté la piste des plus sombres secrets d'Epstein, où qu'elles mènent. Nous nous sommes entretenus pendant des dizaines d'heures avec ceux qui ont le mieux connu Epstein; nous avons obtenu des documents inédits en vertu de la loi sur la liberté d'information; nous avons découvert et interrogé de nouvelles victimes et de nouveaux témoins - notamment son ancien chauffeur et son recruteur de "masseuses - thérapeutes" originaires du Nouveau Mexique; nous nous sommes procuré des enregistrements d'un Epstein provocateur clamant son innocence; et nous avons trouvé des photos dans ses repaires de débauche et à bord de son jet privé, le Lolita Express.
À certains moments, nous avons fait face à des refus. À d'autres moments, les faits ne concordaient plus. C'est alors que nous avons compris qu'il nous fallait creuser plus profondément dans le monde obscur d'Epstein.
Heureusement, la loi nous a aidés à le démasquer. Beaucoup de nos précédentes enquêtes sur la vie de Jeffrey Epstein ont été paralysées par le simple fait qu'il était encore en vie. Lorsqu'un individu est encore vivant, il est pratiquement impossible d'obtenir les fichiers de la police, les enregistrements audio des dépositions, les documents judiciaires scellés ou toute autre preuve se rapportant à son dossier. Mais lorsqu'une personne meurt, ces informations peuvent finalement être rendues publiques avec peu de restrictions. C'est cette réalité qui nous a permis d'écrire ce livre sur Epstein, une enquête inédite sur sa vie et sa mort destinée à lever le voile sur la vérité.
La mort du détenu 76318-054 nous a ouvert un accès plus large à sa vie personnelle. Pour la toute première fois, nous avons ici compilé les informations choquantes qui ont finalement abouti à des pistes crédibles et à de nouvelles preuves troublantes. Nous avons rassemblé les informations éparses qu'il a laissées derrière lui. Pendant tout ce temps, nous nous sommes battus sans relâche avec les autorités judiciaires pour avoir accès aux documents et recueillir des indices qui, sans cela, auraient échappé à tout contrôle. Nous nous sommes rendus à New York, en Floride, à Paris, en Russie et au Nouveau Mexique à la recherche de la vérité, ne laissant rien au hasard tandis que nous découvrions un drame épique, où se mêlaient crimes, richesses, trahisons et intrigues internationales.
Nous avons fait tout cela pendant des années avec un seul but en tête. Nous avons cherché une réponse à la question que le monde entier se pose: comment - et pourquoi - l'homme que le président Donald Trump a un jour qualifié de "type formidable" est devenu l'un des criminels les plus malfaisants du monde? Et pourquoi a-t-il réussi à se soustraire aussi longtemps à la véritable justice? L'histoire de Jeffrey Epstein - telle que le monde la connaît - est choquante, et tragique. L'histoire vraie et complète - telle qu'elle est dévoilée ici pour la première fois - est tellement scandaleuse qu'elle soulève des questions pressante qui mettent en cause l'élite mondiale.
Dans quelle mesure les amis d'Epstein, le président Bill Clinton, le prince Andrew et le président Donald Trump, étaient-ils au courant de ses perversions - et y ont-ils pris part?
Comment l'auraient-ils aidé à poursuivre ses abus et à échapper à la justice? Quelle responsabilité pourraient-ils avoir dans sa mort soudaine et choquante?
Enfin, saurons-nous un jour la vérité sur la vaste prise d'otages et le chantage qui se trouvent au cœur de ce scandale?
Les réponses à ces questions - et à bien d'autres - seront apportées au fil de cette enquête passionnante que vous tenez entre vos mains. Mais attention: notre reportage est, par moments, explicite, dérangeant et angoissant, car ses victimes exposent les détails les plus atroces de leur pire cauchemar. Néanmoins soyez prêts: nos conclusions vont également provoquer des ondes de choc au sein de l'establishment et parmi le gratin des célébrités, qui attendent avec impatience ce livre. Vous saurez enfin les faits exacts et définitifs sur la fin brutale de ce cauchemar dans une sinistre cellule de Manhattan.
La mort d'Epstein était-elle un suicide - ou un meurtre?
S'il s'agit d'un meurtre, qui était derrière tout cela?
Et surtout: qui pourrait être la prochaine victime?
Dylan Howard, Melissa Cronin & James Robertson
~ 1 ~
Autopsie d'un scandale
Loin du rythme effréné du centre de Manhattan, les klaxons des taxis et la clameur se dissipent dès que vous pénétrez dans les rues verdoyantes de l'Upper East Side. Là, se dressent des demeures historiques et majestueuses dont les façades de pierre grise abritent des décennies d'histoire. L'une d'entre elles semble compter encore plus d'histoires que les autres. Composée de quatre bâtiments, elle s'étend sur tout le bloc, occupant tout le front de la rue. Des gargouilles sont accroupies sur ses corniches. Au centre s'élance, impassible et menaçante, une porte en bois haute de trois mètres. Woody Allen et Bill Cosby se comptent parmi les voisins. À l'intérieur, on découvre un immense bureau, digne de Sherlock Holmes. Une imposante bibliothèque tapisse le mur du fond dont le centre est occupé par une peinture à l'huile – sans doute celle d'un vieux maître. Derrière ce tableau se trouve un coffre-fort dans lequel sont cachés des centaines de CD et DVD contenant des milliers de fichiers. Photos et vidéos sexuelles. On y voit des jeunes filles. Certaines d'entre elles en compagnie d'hommes âgés.
Les agents du FBI sont tombés sur ce butin maléfique le 6 juillet 2019, lors d'une perquisition de grande envergure dans la maison du financier milliardaire Jeffrey Epstein, une propriété d'une valeur de 56 millions de dollars et d'une superficie de 1.950 m2. Quelques heures auparavant, Epstein avait été arrêté dans le New Jersey pour trafic sexuel. Les films et leur contenu troublant sont le legs final d'un homme mort qui a tenté de garder les secrets d'une vie dépravée; ce qu'il a laissé derrière lui est un témoignage de ses péchés.
Cette forteresse newyorkaise était une maison de ville reconvertie en chambre de torture, remplie de bizarreries telles une toile de l'ancien président Bill Clinton en robe bleue et hauts talons et une poupée représentant une femme grandeur nature, suspendue à un lustre. Dans les salles qui accueillaient autrefois l'élite de Manhattan - de Mark Zuckerman au cofondateur de Google, Sergey Brin, en passant par le prestidigitateur David Blaine, Donald Trump, Chelsea Handler, Harvey Weinstein, l'ancien porte-parole du président Clinton, George Stephanopoulos, Charlie Rose et la journaliste Katie Couric - des caméras de sécurité scrutent chaque recoin.
Des écrans entassés dans une pièce sombre, nichée au fond de la maison, enregistraient chaque instant. Une imprimante se trouvait à portée de main. Dans une autre pièce dérobée du bâtiment de 7 étages, une énorme imprimante de qualité professionnelle se détachait de l'ombre. Sur les murs de cette cachette étaient suspendues des photographies de corps féminins, dont la tête et le visage dépassaient du cadre. Au fond d'un couloir sombre était accrochée une énorme photo agrandie d'un Epstein souriant portant sur ses épaules une fillette blonde de 4 ou 5 ans. Or il n'avait ni enfant ni nièce.
Le jour même de la descente de police, à des centaines de kilomètres de là, des agents du FBI envahissaient l'île d'Epstein dans les Caraïbes, Little St James - Little St Jeff, pour les locaux - et trouvaient d'autres reliques effrayantes. Par la fenêtre, on voyait des dizaines de sacs orange contenant des pièces à conviction, empilées et en attente d'analyse. D'autres photos de filles aux seins nus recouvraient les murs. Son temple mystérieux - peint aux couleurs du drapeau israélien - avait enfin été profané. (Bizarrement, les enquêteurs ont trouvé des seaux de peinture, des échelles et des échafaudages à l'intérieur, comme s'il venait d'être rénové). D'autres fichiers ont été récupérés et des dizaines de caméras secrètes ont été découvertes.
Tout comme les os fossilisés dessinent les contours des bêtes préhistoriques, ces vestiges de la vie d'un homme revêtent des formes redoutables lorsqu'on les contemple. À quoi aurait-il bien pu servir à Jeffrey Epstein - un homme qui avait tout - d'enregistrer et de conserver les moments les plus intimes des autres?
Les preuves pointent de façon écrasante en direction d'une possibilité: le chantage. Dans un monde de secrets troublants et de tromperies, le réseau international de chantage d'Epstein était l'aspect de sa vie qu'il essayait de cacher désespérément. Était-ce la seule chose qui aurait pu réellement tout détruire ?
Plus important encore, comment ce réseau de chantage se rapportait-il à une autre question qui plane sur Epstein et son sombre héritage: comment a-t-il réussi à amasser une fortune qui lui a permis de rivaliser avec les individus les plus riches du monde ?
La fortune d'Epstein était estimée à 500 millions de dollars au moment de sa mort, alors qu'il n'avait aucun revenu public. Les documents financiers découverts ces dernières semaines montrent que des centaines de millions de dollars ont été injectés dans ses affaires véreuses aux îles Vierges américaines: Southern Trust et Financial Trust. Les autorités locales lui avaient consenti un accord fiscal extrêmement laxiste. Personne n'a vraiment posé de questions. Pour Epstein, l'argent a continué d'affluer - et de sortir - jusqu'à la fin. Deux jours avant l'annonce de sa mort, il a signé en secret un testament qui prévoyait le dépôt de ses millions dans un trust, dissimulant à jamais ses mouvements. Les exécuteurs testamentaires étaient deux associés de longue date, Darren K. Indyke et Richard D. Kahn.
Un ancien collègue d'Epstein, Steven Hoffenberg, affirme qu'Indyke et Kahn avaient été chargés d'enquêter sur les méfaits financiers d'Epstein au sein du groupe d'investissement Towers Financial dans les années 1990, une enquête qui s'est conclue par une peine de 20 ans de prison infligée à Hoffenberg (le fondateur) pour avoir dirigé une pyramide de Ponzi considérée par la SEC, le gendarme de Wall Street, comme l'une des plus importantes de l'histoire - du moins, avant les crimes, 10 ans plus tard, de Bernie Madoff. Epstein, lui, s'en était tiré à bon compte. Pourquoi ces hommes ont-ils été choisis comme testamentaires?
Qui a vraiment hérité du trust d'Epstein?
S'il est vraiment mort, pourquoi sa fortune n'a-t-elle pas été saisie comme preuve, dans l'enquête en cours sur ses crimes?
De plus, si personne n'a hérité de ces millions... est-ce parce qu'il est toujours en vie? Dans ce cas, où se trouve Jeffrey Epstein? Fera-t-il un jour face à la justice?
Les réponses figurent dans ce qu'Epstein a laissé derrière lui. C'est dans ses relations, ses crimes, ses transactions financières et ses craintes que réside la vérité. L'histoire d'Epstein est l'une des plus troublantes de ces dernières années, et peut-être aussi la plus complexe. Pourtant, elle est juste sous vos yeux. Tout ce qu'il vous reste à faire est d'assembler les pièces du puzzle.
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Naissance d'un monstre
Le 6 juillet 2019, les agents fédéraux ont fait irruption dans un jet privé à l'aéroport privé de Teterboro, dans le New Jersey. Alors que Jeffrey Epstein descendait de l'avion sans se douter de rien, il a été appréhendé, menotté et mis en état d'arrestation - pour proxénétisme. Les événements de ce 6 juillet ont non seulement surpris le pédophile condamné qui avait longtemps échappé à la justice mais ont également choqué le monde, ce monde qui pensait que son règne d'horreurs perpétrées sans foi ni loi se poursuivrait à jamais.
Alors qu'Epstein plongeait au travers des nuages vers son destin ultime, il n'avait sûrement pas la moindre idée de ce qui l'attendait sur le tarmac. Dans ces derniers moments d'ignorance bienheureuse, il était sans doute passé au-dessus de l'endroit même où tout avait commencé. En regardant par les hublots de son jet privé cossu, autrefois connu sous le nom de "Lolita Express", Epstein a sans doute contemplé les rues propres et les maisons bien rangées de Sea Gate Brooklyn, le pittoresque quartier bourgeois dans lequel il a grandi.
Tandis qu'il arpentait ces rues quelques dizaines d'années auparavant, personne n'aurait jamais pu prévoir ce qui allait advenir de lui: les sommets qu'il allait atteindre, la profondeur de sa chute et la radicalité avec laquelle sa vie, sa réputation et sa situation allaient changer.
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Né le 20 janvier 1953, Jeffrey Epstein est le premier enfant de Pauline, assistante scolaire, et de Seymour, jardinier. Le jour de sa naissance, Dwaight D. Eisenhowever a prêté serment en tant que 34e président des États-Unis et a lancé un avertissement de mauvais augure lors de son discours d'investiture : "Nous sentons de toutes nos facultés que les forces du Bien et du Mal sont rassemblées, armées et opposées comme jamais auparavant dans l'histoire." Si seulement il avait su...
Les parents d'Epstein s'étaient mariés quelques mois plus tôt, alors que Pauline était déjà enceinte de Jeffrey. Tous deux étaient des enfants d'immigrés juifs européens et beaucoup de membres de leur famille avaient péri dans l'Holocauste. Rien dans leur passé ne laissait présager les crimes diaboliques que leur fils allait commettre. Un an après la naissance de Jeffrey naissait son frère cadet Mark. Les deux garçons ont été élevés dans la tranquille enclave de Sea Gate. Gary Grossberg, l'ami d'enfance d'Epstein, a accordé un entretien exclusif au journaliste Andy Tillett pour raconter sa jeune vie tranquille avec son sympathique ami Jeff - et la tournure surprenante qu'a prise la vie de son ami.
« Sea Gate était une communauté familiale, très belle, très gaie», a commencé Grossberg. «Si vous alliez à Sea Gate, il y avait Coney Island, et c'était très, très intime. Il y avait la plage, l'océan. C'était très charmant, très charmant».
Il poursuit: «C'était génial. C'était merveilleux. Les Epstein sont tout simplement adorables, ils aiment les gens. Il étaient absolument les meilleurs. Il ne fait aucun doute. Il n'y a aucun doute dans mon esprit. Sa mère est la femme la plus merveilleuse. En fait, vous savez quoi? Quand je vous parle, je vous parle avec le cœur de sa mère. D'accord?
Vous devez garder à l'esprit que c'était dans les années 70 et que la vie était très différente à l'époque; il n'y avait pas d'Internet. Il n'y avait pas de télévision par câble de grand intérêt. Il n'y avait pas de médias. Il n'y avait pas d'absurdités...
En fait, j'étais proche de Mark, son frère, mais Jeff était un ami.
Nous n'avons pas passé beaucoup de temps ensemble parce qu'il avait un an de plus que nous et était dans une autre classe. Parce qu'il avait une personnalité magnétique et qu'il était bien dans sa peau, il fréquentait d'autres cercles que nous...
Il est toujours resté un gentleman, toujours très gentil avec tout le monde. Et il a fait un tas de bonnes choses pour beaucoup de gens...
Il a toujours agi correctement. Les Epstein, ils sont comme ça. Ce sont des gens bons et gentils, que ce soit en matière d'éducation, de philanthropie, de soutien aux autres. Ils étaient entourés de personnes qui faisaient ce genre de choses. On ne parle pas de ça, on ne parle que des personnes qui soi-disant faisaient partie de son entourage. Il est donc regrettable que cette situation particulière ait dégénéré et se soit transformée en cancer.
Jeffrey est un très beau gars, au top. Très, très talentueux. Il a de l'argent et des relations, des femmes. Ils sont devenus jaloux, ou je ne sais pas quoi. Et donc je ne crois pas à toutes ces histoires, à toutes ces inepties. Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu des écarts, parce que qui sait? je n'étais pas là. Mais je peux seulement vous parler de la personnalité de l'individu en question...
Je n'ai connu et ne connais les Epstein que sous un jour très, très favorable et il est important que les gens disent la vérité. Et comme je l'ai déjà dit, je ne crois à aucune de ces histoires parce que je ne le connais pas sous cet angle. Je vous dis la vérité et je n'essaie pas de cacher quoi que ce soit. Je vous le fais savoir très exactement. Je n'y crois pas.
Je crois sincèrement que les raisons étaient politiques. Je vous garantis qu'il n'aurait jamais été arrêté si Alex Acosta n'était pas membre du cabinet de Trump. S'il n'avait aucun lien, s'il n'y avait pas eu d'élections, si rien ne se passait... c'est de la merde. Tout est arrivé. C'est très triste. »
Comme la plupart des enfants du quartier, Epstein a fréquenté les écoles publiques locales avec Grossberg, puis a intégré la Lafayette High School dans le sud de Brooklyn.
Epstein, qui a déjà fait ses preuves, a sauté sa première et sa deuxième année et a rejoint l'équipe de mathématiques où il a participé à une compétition avec Brenda Solovitz. Dans une interview exclusive qu'elle nous a accordée, Brenda Solovitz a déclaré qu'Epstein, au lycée à ce moment, ressemblait encore à un type normal.
« À cette époque, il apparaissait comme quelqu'un de normal. Je ne me souviens pas qu'il ait commis d'actes scandaleux. Il n'était ni pire ni différent de nous à ce moment.
Il est probablement venu chez moi en tant que membre de l'équipe de maths. Il m'arrivait de préparer des lasagnes et ils venaient tous déjeuner chez moi, mais c'était tout.
Je ne sais pas ce qu'il faisait, mais il nous semblait normal. Rien dans son comportement ne nous a semblé anormal. Il était vraiment brillant et appartenait aux classes d'honneur dont je faisais partie et nous avons certainement évolué dans les mêmes cercles.
Jeffrey semblait correct, il avait l'air normal, vous voyez? Il ne restait pas en retrait des autres. Il était parfois drôle. Il s'intégrait parfaitement. Il ne ressemblait pas à un geek. Il me paraissait être un individu normal.
Son père travaillait dans le service des parcs, ce qui n'était pas inhabituel à l'époque. Beaucoup d'entre nous provenions de la classe moyenne inférieure, mais nous vivions dans des logements aidés ou des HLM. Cela était dû à la chance qu'avaient eu nos pères, mais nous n'avions pas beaucoup d'argent ».
Mais, à partir de là, le chemin d'Epstein va devenir de plus en plus cahoteux à mesure qu'émerge son côté obscur. En 1969, il obtient son diplôme de fin d'études secondaires à 16 ans, avec deux ans d'avance et intègre le prestigieux collège Cooper Union, situé dans le sud de Manhattan. À Cooper Union, il suit des cours de mathématiques avancées et arrondit ses fins de mois en dispensant des cours particuliers à ses camarades de classe. Mais voilà que, subitement et mystérieusement, il abandonne ses études au printemps 1971. Quelques mois plus tard, Epstein s'inscrit à l'Institut Courant des Sciences Mathématiques de l'Université de New York, où il étudie les aspects mathématiques de la physiologie cardiaque. Mais en juin 1974 – alors que les années 1960 laissent la place aux gazoducs et à la crise financière des années 1970 – Epstein quitte à nouveau l'école, sans avoir obtenu de diplôme d'aucune institution.
La raison pour laquelle il a quitté ces deux institutions demeure inconnue. Pourtant, la décision de mettre fin à sa carrière universitaire ne freinera pas l'ascension de l'ambitieux Epstein au sein de l'élite de Manhattan.
Cet automne-là, le jeune homme de 21 ans en rupture de scolarité a été engagé pour enseigner les mathématiques et la physique à la Dalton School, l'une des plus prestigieuses écoles privées de Manhattan. Située dans le chic Upper East Side, ses frais de scolarité s'élevaient alors à environ 3.000 dollars par an, soit plus de 15.000$ aujourd'hui. Actuellement, les frais de scolarité annuels dépassent les 50.000$.
Quand Epstein est arrivé, l'école était remplie d'enfants riches de la haute société qu'il voulait désespérément intégrer. Parmi les futurs étudiants célèbres qui ont fréquenté Dalton alors qu'Epstein y était enseignant, on compte Jennifer Grey, star de Dirty Dancing, Maggie Wheeler (Janice de Friends), Prudence, la fille du magnat des médias Rupert Murdoch, et Tracy Pollan, la future épouse de Michael J. Fox, qui a joué dans le sitcom Family Ties dans les années 1980.
Le destin a voulu qu'Epstein soit engagé dans cette prestigieuse institution quelques mois seulement après le départ de son directeur autoritaire Donald Barr, le père de l'actuel procureur général des États-Unis, William Barr, l'homme qui se verrait confier la responsabilité de poursuivre Epstein en justice.
En tant que directeur, Barr père avait transformé l'école notoirement progressiste en une institution punitive et conservatrice. Les filles étaient renvoyées chez elles pour le port de jupes courtes; les garçons, pour avoir les cheveux longs. Il était interdit aux enseignants de porter des vêtements décontractés ou excentriques, aux couleurs et aux coupes en vogue quelques années auparavant. Et si des étudiants étaient pris en flagrant délit de fumer de l'herbe, ils ne pouvaient éviter l'expulsion qu'en suivant une thérapie. Barr était le dictateur de Dalton, et il considérait ses ordres comme des « ukases » - un terme désignant les édits prononcés par un tsar dans la Russie impériale.
« Ils pensent qu'ils peuvent tricher aux examens, vandaliser les casiers des autres et s'exploiter émotionnellement tant qu'ils ont les bonnes opinions sur la guerre, les droits civils ou autre », a déclaré Barr à l'époque. « C'est tout sauf de la moralité. »
Au milieu de l'année scolaire 1974, ce directeur conservateur s'est donc heurté au conseil d'administration de Dalton et a démissionné en guise de contestation. Son remplaçant, le Dr Gardner Dunnan, a abrogé certains des codes de conduite les plus stricts, offrant à Epstein - un prédateur en devenir - un terrain de chasse idéal.
Comme il n'y avait pas de lieux de rencontre en plein air, les étudiants se réunissaient dans les couloirs et Epstein se mêlait souvent à ces groupes. À l'époque, la plupart des élèves le considéraient comme un jeune professeur excentrique davantage intéressé par les commérages que par les évaluations. « Je ne dis pas que les filles ne l'aimaient pas, mais elles le trouvaient bizarre », a déclaré Karin Williams, une ancienne de Dalton, au sujet de ce jeune enseignant. « Vous l'avez bien remarqué. Il sortait du lot avec son manteau bizarre. » (Williams fait allusion au manteau de fourrure intégral qu'Epstein portait à l'école, celui que préféraient les hommes qui faisaient la loi auprès des prostituées de Times Square ou attendaient à Penn Station pour draguer les jeunes nouvelles arrivantes en ville.)
Sous ce manteau, Epstein gardait les deux boutons supérieurs de sa chemise ouverts, exposant ainsi un collier composé d'une chaîne en or. La plupart des filles ne le prenaient pas au sérieux, et c'est peut-être précisément ce qu'Epstein voulait qu'elles pensent: qu'il était décontracté et accessible. « J'avais 14 ans et il m'a aidé à traverser une période où il n'y avait personne d'autre à qui parler », a déclaré au New York Times, Leslie Kitziger, diplômée de Dalton, dans un article de 2019 portant sur les années Dalton d'Epstein. « Il a écouté... J'ai senti qu'il se préoccupait réellement du fait que je vivais une période difficile. »
L'ancien étudiant Scott Spizer se souvient même qu'Epstein a débarqué à une fête d'étudiants alcoolisés et de l'attention particulière qu'il portait aux filles: « Je me rappelle avoir pensé à l'époque, "C'est mal", a déclaré Spizer au Times. Il était très présent parmi les étudiants, et plus particulièrement les étudiantes, en dehors des heures de cours... C'était un peu déplacé. »
Par ailleurs, Mark Robinson, ancien étudiant de Dalton, a affirmé qu'Epstein n'était pas le seul enseignant à arpenter les couloirs à la recherche de conquêtes sexuelles. « Il y avait bon nombre d'enseignants qui considéraient le corps étudiant comme leur prochain repas », a déclaré M. Robinson.
Mais Epstein n'est pas allé bien loin. Suite à des plaintes quant à son manque d'enthousiasme pour l'enseignement, le conseil académique de Dalton a licencié Epstein après l'année universitaire 1976: « Nous avons estimé qu'il ne s'était pas suffisamment formé en tant que nouvel enseignant pour répondre aux normes de l'école », a déclaré Peter Branch, directeur du lycée à l'époque. Branch se rappelle seulement avoir reçu des plaintes relatives aux lacunes académiques d'Epstein – mais pas à ses habitudes personnelles.
Fidèle à lui-même, Epstein a réussi à transformer cet échec en un tremplin vers un succès encore plus éclatant: un emploi à Wall Street. Lors d'une conférence parents-professeurs, le jeune homme de 23 ans avait réussi à éblouir le père d'un étudiant, financier de son état. Ainsi, lorsque Epstein a été renvoyé de Dalton, le courtier a mis Epstein en relation avec Alan Greenberg, l'un des financiers vedettes de Wall Street sur le point de devenir directeur général de la banque d'investissement et société de courtage Bear Stearns, valorisée à plusieurs milliards de dollars. « Ce parent a été tellement impressionné par la conversation qu'il a dit à mon père: "Tu dois engager ce type" », a rapporté la fille de Greenberg, Lynne Koeppel, au Miami Herald. « C'était Jeff. Il était très intelligent et il savait comment courtiser les gens, comment séduire, et comment se faire un carnet d'adresses... Si c'était son plan, ça a fonctionné. »
Plus tard cette même année, Epstein a décroché un emploi dans la banque Bear Stearns en tant qu'assistant subalterne d'un trader. Il a rapidement gravi les échelons et, en l'espace de 4 ans, il est devenu associé commanditaire, assumant la responsabilité de clients méga-millionnaires, comme par exemple le président de Seagram, Edgar Bronfman. Pour Epstein, c'était un rêve d'enfant devenu réalité. Mais il ne (suite dans le livre)
HRM-BUEPSTEIN
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